La signification de la musique
Notre façon de chanter exerce sur nous et les autres une puissante influence. Beaucoup de gens se sont convertis en entendant chanter un cantique. Chaque fois que les croyants se réunissent pour louer le nom de Dieu, et élever des cantiques au ciel en son honneur, ou écoutent les autres frères qui possèdent le don de la musique, l’âme se nourrit spirituellement, beaucoup de bonnes décisions sont prises dans ces moments-là ; l’esprit se détend, le cœur se sensibilise de manière spéciale et est prêt à recevoir le pain de vie du sermon qui nourrit chaque fibre, muscle et os de l’organisme spirituel.
Rappelons que l’esprit du mal qui tourmentait Saül se retirait quand il entendait la musique de David (1 Samuel 16 : 15, 16, 23). Les cantiques et la musique étaient présents lors de la pérégrination d’Israël ; la musique et le chant sacré étaient enseignés à l’école des prophètes. Tant dans les services du temple que lors des déplacements d’un endroit à l’autre, de belles mélodies avec des textes appropriés pour le moment, remplissaient l’atmosphère d’une influence sanctifiante, et en même temps cela avait une fonction pédagogique parce que la répétition constante des cantiques contribuait à graver dans la mémoire les textes contenant les aspects importants du plan du salut, les souvenirs de la bienveillance et la faveur de Dieu, les promesses et les espoirs accordés par le Créateur à son peuple.
La musique dans le cadre des services religieux
L’importance de la musique dans la vie des croyants et des services religieux, est approuvée par la Parole de Dieu qui nous enseigne que, dès le commencement la musique a été le compagnon inséparable de l’homme. Tant la musique instrumentale que vocale est, ou devrait être, une partie importante des services religieux.
Certains ont estimé que la musique devait être sur un plan inférieur à la prédication ou la prière mais cela ne devrait pas être ainsi. Il n’y a aucun doute que l’origine de la musique, comme nous l’avons déjà dit, est divine. Dieu a inventé la musique ; les plus belles mélodies jamais entendues dans l’univers émanent de Dieu et lui-même chante (Sophonie 3 : 17). Combien j’aimerais entendre Dieu chanter ! Vous aussi j’en suis sûr.
Depuis mon jeune âge, je me souviens que j’aimais écouter la musique et chanter. La région où je suis né est un berceau de musiciens, de chanteurs et de peintres. L’influence de mon entourage a fait qu’à treize ans j’ai formé un groupe musical composé de divers instruments au sein du collège. Je jouais de la guitare et je chantais aussi. Plus tard, j’ai chanté dans quelques groupes dont le style musical était des chansons de protestation. Je me suis lentement développé dans ce domaine et j’étais venu à considérer la musique comme une extension de moi-même. Je voulais être chanteur, mais au fil des années, je me suis rendu compte que le monde du spectacle n’était ce qui était le mieux pour moi. Je remercie Dieu de m’avoir préservé d’exercer ce don au profit du monde et je peux maintenant l’exercer pour Lui et son église.
Comme chaque don parfait, la musique a également été utilisée et est utilisée pour le mal. Nous pourrions aussi parler de nombreuses questions négatives : la distorsion de la musique, son pouvoir destructeur de la morale de la jeunesse, etc. Mais j’aimerais me concentrer sur un aspect qui n’a peut-être pas souvent été traité jusqu’à présent, c’est l’attitude mentale que nous devrions avoir quand nous chantons, de sorte que la musique devienne ce que Dieu veut qu’elle soit : une grande bénédiction pour vous et moi et pour tout le peuple de Dieu sur la face de la terre.
La musique et l’intelligence
Dans le Psaume 47 : 6, 7, nous sommes invités à chanter à Dieu et de le faire avec intelligence : « Chantez ; chantez à notre roi, chantez ; Car Dieu est le roi de toute la terre ; chantez avec intelligence. » version Darby. Qu’est-ce que cela signifie ?
L’intelligence ou la compréhension, est la capacité de comprendre, de connaître d’avoir du jugement et du bon sens. Cela signifie que lorsque nous chantons à Dieu, nous le faisons comme si c’était une prière. Quand nous prions, nous nous efforçons d’éliminer toute influence extérieure, le centre de notre intérêt est Dieu et tout ce qui concerne le plan du salut ; nous nous efforçons de nous concentrer sur ce que nous disons et comment nous le disons, nous faisons des efforts mentaux pour améliorer l’utilisation du langage, pour exprimer toujours avec plus de précision et de réalisme ce que nous aimerions dire à Dieu, nous faisons de l’acte de la prière un moment spécial, unique. Une prière dans laquelle ces éléments ne sont pas présents, s’étiolera pour un temps puis mourra.
En chantant, nous devons avoir une attitude similaire. Paul met l’accent précisément sur cette question, qui est une démonstration de l’importance de chanter avec intelligence : « Je chanterai avec l’esprit, mais je chanterai aussi avec l’intelligence. » 1 Corinthiens 14 : 15.
Nous ne devons pas chanter de façon négligente, insouciante, nous arrêter et commencer quand nous voulons, sans tenir compte des autres participants, prononcer les paroles de telle façon qu’elles sont incompréhensibles, crier ou abasourdir la personne à nos côtés ou chanter sur un ton différent de celui de l’assemblée. Chanter en balançant le corps ou en battant les mains est normal dans le monde et dans certaines églises chrétiennes, mais nous ne devrions pas voir ces manifestations parmi les croyants du peuple de Dieu.
Il est important que chaque croyant cherche à chanter le mieux possible. Il est vrai que tout le monde n’a pas le don du chant ou de la musique. Mais cela ne veut pas dire que nous ne devrions pas chanter. Il y aura toujours des gens qui chanteront mieux que les autres, mais nous devons tous nous efforcer de faire de notre mieux.
« Nous devons apprendre à chanter ici les cantiques de la rédemption, si nous voulons chanter les cantiques de la rédemption dans les cieux. » – Cada Día con Dios, pág. 338.
« Trouvons du temps pour cultiver la voix, de sorte que la louange à Dieu soit chantée dans des tons clairs et doux. » – Testimonies for the Church, vol. 9, p. 143.
Là où c’est possible, organisez des classes de chant et de musique. Les frères ou sœurs plus expérimentés, peuvent enseigner la communauté à mieux chanter les cantiques, à en apprendre de nouveaux, à entonner, à éliminer de la voix tout son désagréable. Si quelqu’un refuse de s’harmoniser avec les autres, il faut lui enseigner à chanter doucement pour ne pas déranger les autres. Organisez des chorales avec les frères et sœurs plus qualifiés, des duos, des trios, des quatuors et que l’église chante au Roi de gloire. Finalement, cultivez ce don précieux envoyé du ciel afin que notre offrande musicale soit plus agréable à Dieu.
Chanter avec intelligence signifie aussi bien prononcer les paroles que nous disons. Un orateur qui ne parle pas clairement ne peut pas exercer une bonne influence sur ses auditeurs. Les défauts de prononciation affectent le processus de communication. Pour qu’il y ait une bonne compréhension entre les deux interlocuteurs, il est nécessaire de comprendre les mots parlés ou chantés. Il est vrai que Dieu n’a pas besoin que nous parlions correctement pour nous comprendre puisque avant d’exprimer ce que nous allons dire, il le sait déjà.
Mais la prononciation correcte l’honore parce que cela exerce une influence bénéfique d’abord sur nous et aussi sur l’auditeur, qui peut être amené à un niveau spirituel supérieur par ce qu’il entend (Romains 10 : 17). Rappelons que les Lévites lisaient clairement et donnaient un sens à ce qu’ils lisaient (Néhémie 8 : 8). S’ils avaient mal prononcé les mots les auraient-ils compris ? Auraient-ils exercé la même influence sur les auditeurs ? Auraient-ils atteint l’objectif de présenter clairement les exigences de la loi ?
« Ce n’est pas chanter fort qui est nécessaire, mais une intonation claire, une prononciation correcte et une expression distincte. » – Testimonies for the Church, vol. 9, p. 143.
Chanter avec intelligence n’est pas refuser la beauté et la joie. Le Seigneur Jésus-Christ lui-même nous a donné un exemple pour chanter avec joie et allégresse dans le cœur :
« On a dit que Jésus ne souriait jamais. Ce n’est pas exact. Un enfant dans son innocence et sa pureté suscitait sur ses lèvres un chant joyeux. – Levez vos yeux en haut, p. 49. Le terme “joyeux” ne signifie pas que nous devrions sauter dans la salle de culte ; il y a une grande différence entre chanter avec le cœur rempli de gratitude envers Dieu et de joie pour un si grand salut qu’il nous a accordé, et se trémousser, excités par une musique qui incite par son rythme à la danse ou au mouvement.
Certains font valoir que David a aussi dansé, mais ce fut une danse pour Dieu, sacrée et pleine de respect, qui avait un but cultuel. Les hommes et les femmes ne dansaient pas enlacés et cela se faisait toujours pour louer et honorer le nom sacré de Dieu : « La musique et les danses offertes à Dieu en tribut de louanges, à l’occasion du transfert de l’arche, n’avaient aucune ressemblance avec la dissipation qui caractérise la danse moderne. D’un côté, on s’attachait à glorifier Dieu ; de l’autre, on adopte une invention de Satan ayant pour but de porter les hommes à l’oublier et à le déshonorer. » – Patriarches et prophètes, p. 687.
« Ceux qui participent au culte divin par leurs chants devraient choisir des hymnes dont la musique convient au service sacré ; non pas des airs funèbres, mais des mélodies joyeuses tout en restant solennelles. » – Evangéliser, p. 456.
Chanter avec l’intelligence n’est pas synonyme de “s’émouvoir”. La capacité de susciter des émotions et des sentiments n’est pas toujours la preuve que le Saint-Esprit travaille en nous. Il ne faut pas oublier que la foi n’est pas un simple sentiment, mais un principe. Donc il ne faut pas tomber dans l’erreur de penser que si je ne ressens pas des émotions et des sentiments spéciaux cela ne sert à rien que je chante, et inversement : que si je suis ému c’est un signe évident que ce que je chante ou ce que j’entends chanter plait à Dieu et que je suis plus proche de lui et lui de moi. Durant les cultes, en chantant parfois on peut se sentir ému ou pas, mais ce qui est important c’est que nous chantions de tout cœur et que nous le fassions dans le but de louer Dieu.
La musique en général a la capacité de susciter des émotions et des sentiments, c’est pour cette raison que les gens s’émotionnent et qu’ils ont parfois “la chair de poule” en écoutant des chansons mondaines ; cela peut aussi nous arriver si nous les écoutons. La musique moderne, avec ses stridences, ses sons synthétiques, ses rythmes et ses cadences, ses textes sentimentalistes et romantiques, suscite des émotions et excite l’esprit. Les jeunes dans les discothèques, buvant leur ration hebdomadaire d’alcool et fumant une cigarette, peuvent être avec les yeux fermés, extatiques et émotionnés par la musique qui les entoure, mais il n’y a rien de sacré en cela, ni un gramme de foi, rien qui puisse plaire à Dieu.
Cependant, ils peuvent se sentir bien, heureux, émus. Mais combien sont-ils loin de Dieu ! Cela peut aussi se passer dans une congrégation religieuse. Les gens battent des mains, bougent le corps, élèvent les mains vers le ciel en fermant les yeux et ressentent une sorte d’extase religieuse les élevant vers le comble des émotions. Mais cela ne garantit pas une communion avec Dieu. Ce qui importe vraiment c’est d’avoir une connaissance pratique de l’évangile, une relation vivante et permanente avec Dieu. « Parfois les ténèbres et le découragement nous surprendront, menaçant de nous submerger ; n’abandonnons pas notre assurance. Maintenons nos regards fixés sur Jésus, quels que soient nos sentiments. Efforçons-nous d’accomplir fidèlement tous les devoirs que nous connaissons ; ensuite reposons-nous avec calme sur les promesses de Dieu. » – Messages à la jeunesse, p. 109.
Pour résumer, cher lecteur, qu’est-ce qui est important pour le Seigneur ? Vivre en accord avec sa volonté (Matthieu 7 : 21) ; l’amour exprimé dans l’obéissance à ses commandements (Jean 14 : 15) ; dépendre de sa Parole, avoir confiance dans les mérites du Christ et espérer en ses promesses.
Les chrétiens doivent discerner entre “se sentir bien” parce qu’ils ressentent un sentiment spécial et “avoir confiance en Dieu malgré tout”, au-dessus de tout sentiment et émotion. Pour chanter avec l’intelligence, nous nous concentrons sur le message qui sort de notre bouche, nous nous identifions au texte, nous faisons de notre mieux et nous demandons à Dieu que ces paroles s’appliquent dans nos vies, même quand nous ne ressentons pas toujours des émotions ou des sentiments particuliers.
Le chant des rachetés
La musique continuera d’exister dans l’éternité. Elle fera partie de l’expérience des rachetés ressuscités (Esaïe 26 : 19) et des vivants enlevés dans les nuées : « Nous nous écriâmes : “Alléluia ! Le ciel est bon marché !” Touchant nos harpes d’or, nous en fîmes résonner les voûtes célestes. » – Premiers écrits, p. 17. « Là, les rachetés seront heureux de rencontrer ceux qui les ont amenés au Sauveur. Ils s’uniront à eux pour louer celui qui mourut afin que les hommes puissent jouir d’une vie égale en durée à celle de Dieu. Les luttes sont terminées, les tribulations ont pris fin. Les chants de victoire remplissent le ciel, tandis que les rachetés, debout près du trône de Dieu, entonnent ce refrain joyeux : ‘L’agneau qui a été immolé est digne…’ Il nous a rachetés pour Dieu ! » – Le ministère de la guérison, p. 438.
« Chacun reçoit aussi des palmes de victoire et une harpe étincelante. Puis des anges supérieurs donnent le ton, et tous les saints font vibrer avec art les cordes de leurs harpes dont ils tirent une musique d’une ineffable beauté. Un ravissement ineffable fait battre les cœurs des rachetés qui adressent au Sauveur cette louange pleine de reconnaissance : ‘A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen !’ » – La tragédie des siècles, p. 701.
Les 144000 entonneront également un cantique spécial inspiré par leur propre expérience, qui n’a jamais été entendu dans l’univers (Apocalypse 14 : 1-5). Sur la nouvelle terre, chaque Sabbat on entendra des cantiques d’amour et de louange en l’honneur de Dieu et de son Fils Jésus-Christ qui est mort pour nous sauver ; des millions et des millions d’anges et de rachetés de tous les temps élèveront leurs voix parfaitement unies et harmonieuses.
« Et j’entendis toutes les créatures qui sont dans le ciel, et sur la terre, et au-dessous de la terre, et sur la mer, et toutes les choses qui y sont, disant : A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la bénédiction, et l’honneur, et la gloire, et la force, aux siècles des siècles ! » Apocalypse 5 : 13. Voulez-vous être là ? Oui, moi aussi. Préparons-nous donc pour cet événement futur !
Quel beau don que Dieu nous a donné ! L’utiliserons-nous pour son honneur et sa gloire ? Chanterons-nous avec intelligence ? Consacrons-nous de tout cœur à Dieu sur cette terre et chantons, chantons les merveilles de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière. Que Dieu vous bénisse. Amen.
