Gloire passagère
S’il y a quelque chose de certain dans ce monde, c’est que tout passera : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » 2 Pierre 3: 10.
L’apôtre Pierre avait cette conviction, et il enseigna ainsi dans ses épîtres ; tout est éphémère, passager et cela n’était pas seulement son idée, elle se trouve présente dans toute la Bible. Par exemple Esaïe, le prophète évangéliste dit : « Car voici, l’Eternel arrive dans un feu, et ses chars sont comme un tourbillon ; il convertit sa colère en un brasier, et ses menaces en flammes de feu. » Esaïe 66 : 15. L’apôtre Jacques dit en se rapportant au riche : « Il passera comme la fleur de l’herbe. » Jacques 1 : 10. L’apôtre Paul le croyait aussi : « Car la figure de ce monde passe. » 1 Corinthiens 7 : 31. Le Seigneur Jésus-Christ a également transmis cet enseignement : « Le ciel et la terre passeront. » Luc 21 : 33. Ainsi tout ce à quoi nous pourrions nous accrocher dans ce monde, les biens matériels, la célébrité, le pouvoir, les titres et les honneurs … tout ! Tout passera !
Ce qui reste pour toujours
Normalement, lorsque les écrivains des pages sacrées présentent le thème de la brièveté de la vie, ils nous montrent parallèlement une image merveilleuse de la vie future, de cette existence et de ces activités qui ne passeront jamais : « Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer … » Esaïe 65 : 17, 18. Notons que ces paroles sont dans le même contexte que le verset cité dans le paragraphe précédent. Pierre a également mentionné dans le même chapitre du verset cité en introduction, les paroles encourageantes suivantes : « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. » 2 Pierre 3 : 13. Jacques nous a également présenté que le riche et sa richesse passeront, mais deux versets plus loin, il dit que la personne qui supporte patiemment la tentation recevra la couronne de la vie. Jacques 1 : 12.
Notre bien-aimé Jésus nous donne l’espérance d’un salut éternel dans le même contexte où il affirme que ce monde va passer : « Par votre persévérance vous sauverez vos âmes. » Luc 21 : 19. Autrement dit, s’il est vrai que notre planète et la vie qui existe sur elle, passeront, il est également vrai que celui qui est patient dans la tribulation et résiste au mal par la puissance de Jésus, ne perdra pas sa vie même s’il meurt, car il ressuscitera et vivra éternellement dans un monde nouveau, restauré par Dieu, d’une plus grande beauté et perfection.
A la recherche de la restauration complète
Si nous nous consacrons à chercher dans la Bible les évidences de la vie future dans un monde nouveau, nous trouverons des milliers de références ; et si elles sont là clairement écrites, ce n’est pas pour nous tromper ou pour éveiller un intérêt pour quelque chose d’irréel, mais l’inverse. Paul dit que Dieu ne ment pas quand il nous dit d’avoir l’espérance de la vie éternelle et la promesse du salut. Cette promesse Dieu nous l’a faite avant que le monde fût. (Titus 1 : 1, 2.) Aurons-nous confiance en la parole de notre Créateur ?
Je pense que cela vaut la peine de passer du temps régulièrement à réfléchir sur les joies et les bénédictions qui nous attendent. Par exemple, sur la nouvelle terre il n’y aura plus « ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » Apocalypse 21 : 4. Pratiquement dans ce verset est condensée l’aspiration humaine de tous les temps. L’homme a cherché la vie éternelle depuis que le péché s’est introduit dans ce monde ; voilà pourquoi il y a eu tant de sacrifices et d’efforts pour rallonger la vie et surmonter la maladie et la douleur. Jean nous dit que le jour arrivera où la mort ne sera plus, quelle merveilleuse espérance ! Plus de larmes ! Plus de cris ! Plus de douleurs !
Les civilisations anciennes sont un témoignage clair de la poursuite incessante de la vie éternelle. En Egypte, à Babylone, en Chine, dans la culture arabe ou bouddhiste, il y a eu des savants qui ont cherché pour découvrir l’élixir de la vie ou au moins des formules « miracles » qui auraient pu permettre de soulager la douleur et guérir la maladie. Ces écrits sont parvenus jusqu’à nos jours pour le prouver.
Dans l’Egypte antique, vers 1550 avant JC, le fameux papyrus Ebers a été rédigé, avec l’objectif d’enseigner à éradiquer les maladies qui affligeaient les gens de cette époque-là. Certains des médicaments qui y sont écrits recommandent un onguent préparé avec six graisses différentes : de la graisse de cheval, de crocodile, d’hippopotame, de chat, de serpent et de chèvre et cela contre la perte des cheveux ; contre les morsures de serpent il fallait appliquer « l’eau magique », qui avait auparavant été déversée sur une idole particulière. Ceux qui avaient des échardes devaient appliquer un baume fait de sang de vers et de fumier d’âne. Le fameux papyrus est plein de remèdes à base d’ail, d’oignon, de miel, de figues, de minéraux, de sang, de graisse animale et de leurs excréments, etc. N’oublions pas que l’Egypte occupait une place importante dans le monde de la médecine antique.
Malgré tous ces efforts et ceux d’autres civilisations, la mort et les maladies qui nous affligent n’ont pu être éradiquées de ce monde, même la médecine moderne avec tout son potentiel n’a pas réussi à le faire ; les gens sont toujours en attente de la solution ; en fait aujourd’hui l’un des secteurs qui remplit ses coffres avec les plus grandes sommes d’argent est l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Personne ne veut souffrir la maladie, le vieillissement, la perte de vitalité. Mais parviendrons-nous à éliminer définitivement ces fléaux ? La réponse est non. La science peut nous aider à améliorer la qualité de vie, soulager certaines épidémies qui se terminent souvent par la mort prématurée de millions de vie, mais nous vieillissons tous, nous souffrons de maladies et nous finirons aussi par mourir.
Une espérance certaine
Mais nous ne devons pas désespérer. Il y a l’espérance d’une vie infiniment supérieure, comme nous l’avons lu dans le chapitre 21 de l’Apocalypse. Les maladies finiront. Il n’y aura plus ni mort, ni deuil ; rien ne nous fera plus souffrir, ni ne nous fera peur ni ne nous mettra en détresse ; nous profiterons d’un état d’âme merveilleux. Il n’y aura plus de guerre, plus de conflit entre les humains (Esaïe 2 : 4), il n’existera plus de chômage ni de crimes, ni de catastrophes naturelles qui fauchent la vie de milliers de gens. Chacun de nous aura sa demeure, faite bien sûr à notre goût et sans hypothèque à payer à la banque (Esaïe 65 : 21).
Nous n’aurons plus besoin de voitures pour nous déplacer, parce que nous pourrons voler et voyager vers d’autres mondes. Les animaux seront paisibles : « Le loup habitera avec l’agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau ; le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira. » Esaïe 11 : 6, 7. Et le plus extraordinaire c’est que l’Eternel habitera sur cette terre pour vivre avec nous pour toujours. (Apocalypse 21 : 3). Quelle espérance extraordinaire nous avons, nous les chrétiens ! Dès aujourd’hui, nous pouvons commencer à jouir de cette espérance que Dieu nous donne ; elle est la nôtre si nous la désirons.
Notre devoir
Gardant cette image à l’esprit, Paul créa comme un slogan pour sa vie de foi, slogan que nous devons adopter et faire nôtre, car il est la clé du bonheur dans ce monde et une source d’encouragement pour aspirer à la vie éternelle : « Je cours vers le but » Philippiens 3 : 14. Ce n’était pas une simple phrase dans la vie de ce géant de la foi ; Paul désirait les choses qui ne périssent pas, la vie qui ne finit jamais, les plaisirs qui ne se dégradent pas, bref, la communion parfaite et directe avec l’Eternel ; cela ne se trouve que dans le monde à venir.
« Je cours vers le but », est un principe qui donne la vie, qui est permanent et opérationnel, œuvrant dans l’esprit et influençant sur les décisions et les attitudes. Paul n’a pas jeté son dévolu sur des choses éphémères de ce monde ; il l’avait déjà fait auparavant et cela ne lui avait suscité qu’une profonde déception. En se souvenant du passé, il a même dit : « Si quelque autre croit pouvoir se confier en la chair, je le puis bien davantage, moi, circoncis le huitième jour, de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d’Hébreux ; quant à la loi, pharisien ; quant au zèle, persécuteur de l’Eglise ; irréprochable, à l’égard de la justice de la loi. » Philippiens 3 : 4-6. Mais ces choses ne le satisfaisaient pas, en fait, le Seigneur lui apparut pour lui offrir quelque chose de bien supérieur : L’amour de Jésus.
L’amour de Jésus est tout ; même dans cette vie, au milieu des épreuves et des difficultés, de la douleur et la maladie, de la pauvreté et l’indifférence des autres, de la tristesse et la souffrance, l’amour du Christ peut nous satisfaire, nous soutenir, nous ennoblir, nous transformer. Paul, qui rejetait Christ, après l’expérience et la rencontre qu’il fit à la porte de Damas, accepta le Christ comme son Sauveur personnel, et trouva la foi dans le Crucifié.
Après sa rencontre avec le Christ, la vie de Paul ne serait plus la même. De persécuteur il devient persécuté ; il haïssait les serviteurs du Maître, il est maintenant amené à les aimer et devenir leur compagnon de service ; il cherchait la paix par les œuvres de la chair, et voilà qu’il reçoit la paix en acceptant la justice de Christ ; il avait soif de reconnaissance, de gloire et de la puissance de ce monde et s’est converti en un humble serviteur dont le principal désir était que ses compatriotes et le monde entier connaissent le Sauveur qui ôte les péchés du monde : « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ. » Philippiens 3 : 7, 8.
Paul s’imprégna des Ecritures, il reçut l’enseignement de l’Evangile et tout ce qui touche à l’Ancien Testament, pour vérifier la connexion entre le rituel hébreu et l’œuvre de Christ ; il apprit ainsi que c’est seulement par le sang du Christ que le pardon des péchés est obtenu (Hébreux 10 : 19), il comprit que les agneaux qui étaient sacrifiés dans le sanctuaire d’Israël étaient des types de Christ et que l’œuvre du grand prêtre représentait le Seigneur Jésus et l’œuvre qui devait avoir lieu après son ascension dans les cieux (Hébreux 7 : 26-28).
La joie de Paul devint celle d’être un jour avec Christ pour toujours : « J’ai le désir de m’en aller et d’être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur. » Philippiens 1 : 23. Il croyait et enseignait la résurrection des morts (Philippiens 3 : 10, 11, 21) et présentait constamment à ses auditeurs les richesses impérissables du ciel et postérieurement celles de cette terre où nous habiterons après les mille ans : « Ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. » 1 Corinthiens 2 : 9.
Cette structure de la foi que le Saint-Esprit avait gravée dans l’esprit de Paul, le conduisit à vivre en permanence avec le désir ardent de la gloire future, voilà pourquoi il disait : « Je cours vers le but. » Il ne vivait pas accroché à un conformisme inopérant. Ce n’était pas un homme qui désirait un poste mais c’était un homme d’action. Il ne se laissait pas éblouir par les lumières de ce monde, ni s’en remettait à ce qu’il avait accompli, mais plutôt il y avait toujours un « pas encore » dans sa course vers le ciel. Il ne restait pas à l’endroit où il se trouvait, il ne jugeait pas suffisant ce qu’il avait atteint, il ne se rendait pas devant les épreuves et les difficultés … « Je cours vers le but », pas une fois, pas deux fois, mais chaque jour, à chaque instant, tout le temps que nous vivrons, nous devrons courir vers le but.
Nous ne sommes pas seuls
Dans l’œuvre qui consiste à courir, c’est-à-dire vivre la foi, nous ne sommes pas seuls ; Jésus a promis de nous accompagner. C’est extraordinaire ! Jésus nous donne la foi, la douleur pour nos péchés, nous exhorte à les confesser, nous offre le pardon et nous déclare justes. Il nous donne la puissance de son Saint-Esprit pour surmonter les tentations ; il est notre avocat et en même temps notre juge. Il nous attend sur la ligne d’arrivée mais il est aussi avec nous durant la course. Il a préparé pour nous des demeures et des richesses incomparables, que pouvons-nous demander de plus ? Lui offrirons-nous notre vie sans réserve comme le fit Paul ? Faisons-le ! Les délices du ciel nous attendent.
« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. » Hébreux 12 : 1, 2. Que le Seigneur nous aide à vivre quotidiennement l’expérience de courir tous les jours dans la foi. Amen.
Pasteur José V. Giner
