La vertu de la constance
Dans ce monde, il existe des choses immenses comme l’océan ou le ciel, les grandes montagnes, les grands glaciers, les grands fleuves, etc. D’autre part, nous pouvons observer de très petites choses, apparemment sans importance, comme un insecte, une petite fleur, un grain de sable ou une goutte d’eau. Nous pouvons avoir l’impression que ces petites choses, qui parfois passent inaperçues, sont sans conséquence. Mais il n’en est pas ainsi. Si nous examinons bien, nous verrons que dans la plus petite chose, il y a une grandeur extraordinaire. Par exemple, dans une goutte d’eau est enfermé un microcosme qui échappe à l’œil humain. Si nous la regardons à travers un microscope nous trouverons des amibes, des protozoaires, des bactéries, des cyanobactéries, des micro-algues, des nutriments et autres, en fin de compte, une vie abondante ; la goutte d’eau ressemble plus à un environnement dans lequel vivent de nombreux petits êtres, que le produit qui nous maintient en vie.
Beaucoup de gouttes ensemble forment de grandes étendues d’eau. Une autre considération intéressante est que les petites choses peuvent avoir une grande importance. Par exemple, une simple goutte d’eau, petite, insignifiante tombant constamment sur un rocher, dur comme il est, peut le perforer comme le dit le dicton : « L’eau est molle, la pierre est dure ; mais goutte à goutte, elle creuse une caverne. » En réalité ce n’est pas la densité de la goutte d’eau qui creuse la pierre, mais sa constance permanente.
La goutte d’eau représente la vertu de la constance. Elle est ferme dans son objectif, elle n’est pas distraite ni ne s’inquiète de ce que les autres pourraient dire à son sujet, elle ne quitte pas sa place, elle est constante dans son rythme, elle persévère jour et nuit, elle ne se dit pas : « Aurai-je besoin de toute une vie pour atteindre mon but ? » Non ! Simplement elle se consacre et insiste. Son flic et flac peut déplaire à l’oreille humaine, mais nous pouvons voir derrière ce goutte à goutte insistant un chant à la persévérance, à la lutte pour la vie, à l’espérance, une invitation à ne pas se rendre, à insister dans ce qui est bien.
Louange à la constance
Dans la Bible, on trouve l’attitude qui consiste à ne pas baisser les bras ; la constance est une vertu nécessaire pour grandir dans la vie spirituelle. Elle est la clé du succès chrétien et donc le passeport pour le ciel : « Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » Matthieu 24 : 13. On peut être pendant de nombreuses années comme une goutte qui tombe sur le rocher, puis cesser au dernier moment. Quand nous cessons de persévérer, nous chutons et nous nous éloignons de la foi ; ce n’est pas que l’Eternel cesse de nous aimer, c’est plutôt nous qui cessons d’aimer Dieu.
Nous savons tous que la persévérance dans la foi est précieuse, plus précieuse que l’or. Il est inutile de nous donner à Jésus aujourd’hui si demain nous l’abandonnons. Il est inutile de prendre des décisions dans la vie de la foi aujourd’hui si demain, face à des difficultés, nous nous rendons.
Des gens de toutes sortes d’origines sont baptisés dans l’église. Certains persévèrent, d’autres se découragent et s’en vont, soit qu’ils adoptent un autre crédo, soit qu’ils ont des difficultés avec l’un ou l’autre, soit parce qu’ils sont faibles dans la foi, ou tout simplement ils ont cessé de croire. On sait que les épreuves et les difficultés de la vie manifestent souvent ce qu’il y a dans le cœur. C’est ce qui est arrivé à Pierre, il se croyait fort, inébranlable, plein de confiance en soi, mais en réalité il était vaniteux, avec une opinion démesurée de ses capacités. Jésus l’avait averti de cela et cependant il n’y prêta pas beaucoup d’attention. Il dut passer par l’épreuve de nier son Maître pour se réveiller de sa léthargie mortelle. Dans son cas, nous pouvons remarquer que le résultat fut réparateur puisque son attitude changea, qu’il se convertit et alla de l’avant en persévérant comme la goutte d’eau.
Une chute ne détermine pas notre avenir, si nous décidons de nous relever et de continuer. Il se peut que la goutte d’eau cesse de tomber sur le rocher quand le vent souffle fort, mais quand il se calme, la goutte poursuit son cours, sans penser qu’elle vient de passer un mauvais moment qui a interrompu sa constance.
La puissance de la prière
Dans le domaine spirituel, au sens figuré, la goutte d’eau peut représenter la persévérance dans la prière, mais pour qu’elle soit persistante et continue, elle a besoin de la puissance de Dieu à l’œuvre. L’Eternel, qui crée et maintient tout dans ce monde, de la même manière qu’il met dans la goutte d’eau cette capacité à persister, nous donnera la puissance de son Esprit pour que nous persistions dans la prière.
Persévérer dans la vie de la foi jusqu’à la fin peut être un bon désir caressé dans le cœur, et pourtant ne pas aller plus loin. Pour rendre notre décision plus forte, plus profonde, plus puissante, nous devons demander de l’aide au Seigneur par la prière, car sans lui nous ne pouvons rien faire. (Jean 15 : 5). Seuls, nous ne sommes pas en mesure de produire un gramme de foi authentique. Nous avons besoin de la « goutte d’eau constante » de la prière, car c’est elle qui nous aidera à persévérer. Prier c’est ouvrir le cœur à Dieu comme à un ami. Le fait de prier nous imprègne de l’influence divine et nous élève vers le ciel. La prière est la respiration de l’âme et elle est le moyen par lequel nous recevons de la force. Nous avons besoin d’être prêts à effectuer efficacement nos tâches quotidiennes et nous avons également besoin d’être protégés de toutes sortes de maux. Nous sommes exposés à des tentations subtiles qui visent à bloquer notre marche vers le ciel, voilà pourquoi la prière est impérative dans la vie de chaque chrétien. Il existe un réel danger quand nous négligeons la prière et beaucoup le font sans réfléchir aux conséquences néfastes que cela implique.
De nos jours, il y a tant de distractions, d’obligations, d’attractions et de tentations autour de nous ; il est assez facile de tourner le regard vers le banal et les choses sans conséquences au détriment de notre vie spirituelle : « La prière de la foi est la force principale du chrétien, et elle prévaudra certainement contre Satan. C’est pourquoi l’adversaire insinue que nous n’avons pas besoin de prier. Il déteste le nom de Jésus, notre Avocat ; et quand nous venons à lui pour obtenir son aide, l’armée de Satan est en alerte. Si nous négligeons de prier, nous servons sa cause, car alors il nous est plus facile de souscrire à ses prodiges mensongers. » – Evangéliser, p. 545. En outre, n’avons-nous pas encore des défauts de caractère à surmonter ? C’est certain ! Ainsi la prière est le moyen approprié pour découvrir les passions pécheresses que nous avons dans notre cœur, nos manquements qui parfois sont si profonds que nous ne les discernons pas. Nous avons grand besoin d’entrer chaque jour par la prière dans la présence de Dieu si nous voulons réussir dans le conflit avec le péché et développer un caractère comme celui de Christ.
Il est important d’avoir des horaires fixes pour la prière quotidienne, comme le culte de famille à la maison le matin et soir ; mais nous ne devons pas négliger la prière privée, celle que nous faisons seul avec l’Eternel dans le secret de notre chambre, parce que c’est celle-ci qui va vraiment nous réconforter. En plus, nous pouvons prier n’importe où dans n’importe quelle circonstance au long de la journée, pendant les heures de travail, de voyage, au centre commercial, en marchant dans la rue, etc. Il suffit mentalement d’élever une courte prière vers notre Père. Personne ne s’en rendra compte, mais avec cet acte, nous renforçons notre dépendance envers le Seigneur et nous générons des ressources spirituelles qui rendent notre vie de foi plus forte.
Lorsque nous nous tournons vers l’Eternel pour recevoir la sagesse céleste, ne nous la donnera-t-il pas comme il la donna à Salomon ? N’a-t-il pas entendu le prophète Daniel qui voulait connaître les détails de la prophétie ? Ne l’a-t-il pas écouté quand il était dans la fosse aux lions ? Elie, qui « était un homme de la même nature que nous » Jacques 5 : 17, ne fut-il pas entendu quand il pria avec instance pour qu’il ne pleuve point, et ensuite quand il a prié pour la pluie ? Notre Seigneur Jésus ne fut-il pas fortifié tout au long de sa vie par la prière ? N’a-t-il pas vaincu le diable par la force obtenue de son Père par la prière ? Oui. Qu’est-ce qui empêche l’Eternel d’entendre une prière fervente et sincère, pleine de volontés désirables, élevée par un cœur dans le besoin et qui reconnaît son indignité ? « Demandez, et l’on vous donnera. » Matthieu 7 : 7. Si tout à coup nous sommes submergés par l’amertume, la tristesse, la peur, la maladie, le besoin … Jésus n’a-t-il pas dit d’aller à lui pour obtenir le repos pour nos âmes ? (Matthieu 11 : 28). Ne nous a-t-il pas assurés qu’il nous donnera le Saint-Esprit, si nous le lui demandons ? Voici ses paroles : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent. » Luc 11 : 13.
Seulement par la prière de la foi, nous pouvons recevoir la puissance du Saint-Esprit pour nous accrocher aux promesses de Dieu ; par la prière nous devons demander qu’il accorde la pluie de l’arrière-saison à chacun de nous ; la prière est notre seule défense contre le péché qui nous assaille, la prière constante de tous les jours, constante comme la goutte d’eau. « Pas un jour plein de zèle et le lendemain négligent, mais par la vigilance et l’empressement devenir revitalisé par le contact avec Dieu. » – This Day With God, p. 277.
Nous ne pouvons pas demander selon nos désirs égoïstes, mais selon la volonté de Dieu (Matthieu 26 : 42). « Nous devons rechercher ce qu’il nous a promis, et utiliser ce que nous recevons selon son vouloir. Dans ces conditions, sa promesse est sans équivoque. » – Education, p. 290.
« La prière est nécessaire, et nous ne devrions pas attendre que les sentiments se manifestent mais prier, prier ardemment, que nous le sentions ou non. Le ciel est ouvert pour recevoir nos prières. … Beaucoup permettent que le canal soit obstrué, de sorte que le contact avec le ciel est interrompu. » – This Day With God, p. 277.
Conclusion
Quelque chose d’apparemment si simple comme la prière, détient un pouvoir extraordinaire si elle est faite de manière permanente : « Priez sans cesse. » 1 Thessaloniciens 5 : 17. Notre condition fragile, comme celle de la goutte d’eau, rend nécessaire de s’accrocher à Dieu par la prière. Nous avons des objectifs à atteindre, de grandes tribulations à surmonter, des tentations à vaincre, des faiblesses de caractère à éliminer ; ne ferons-nous pas de la prière notre priorité ? Nous terminons cet article en faisant allusion à la nuit où Jésus allait être arrêté pour être mené à la mort. Son âme était angoissée et il savait que ce qui allait arriver serait une épreuve pour ses disciples. Alors il les exhorta à veiller et à prier (Marc 14 : 38). Malgré la requête de leur Maître, les disciples dormaient. S’ils avaient veillé et prié toute la nuit, ou au moins une grande partie de celle-ci, quelles attitudes et réactions différentes auraient été les leurs quand Jésus fut arrêté.
Dormons-nous ? Sommes-nous en train de veiller et prier pour résister aux épreuves à venir sur ce monde et sur chacun d’entre nous ? Prenons la ferme décision de faire usage d’un des plus beaux et efficaces privilèges que l’Eternel nous a donné : la prière. Il attend que nous lui parlions, ne méprisons pas cette prérogative divine. Que l’Eternel vous bénisse.
Pasteur José V. Giner
