Le pouvoir de la langue
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01/04/2022Mes chers jeunes gens,
Nous vivons à une époque complexe, notamment parce qu’une série de circonstances défavorables nous frappent, comme la pandémie mondiale de la Covid 19, qui entraîne des restrictions inconfortables qui mettent à l’épreuve notre patience et, dans certains cas, même notre foi. Beaucoup, au milieu de cette situation, en profitent pour propager des messages qui font peur. Est-ce la méthode que les chrétiens devraient suivre lorsqu’ils présentent le message de notre Seigneur Jésus-Christ ?
Le caractère de Dieu attaqué
Satan a toujours trouvé un moyen de faire croire aux gens que Dieu est dur et impitoyable. La première accusation avait cette base : La loi de Dieu est trop stricte et ne peut être accomplie. Une fois la rébellion consumée, le diable a été chassé sur cette planète avec les anges qui l’ont suivi, où l’œuvre de la défiguration du caractère de Dieu s’est poursuivie avec un grand succès. Après avoir incité le premier couple humain à pécher, le signe le plus notable observé en eux fut la peur : « J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. » Genèse 3 : 10. Le péché les priva de leur pureté et de leur sainteté. Mais de qui Adam et Ève avaient-ils peur ? De Dieu. Quel formidable paradoxe ! Le premier couple après le péché était troublé par son propre raisonnement et ses perceptions mentales et voyait Dieu comme un être qui voulait les punir au lieu d’un Dieu merveilleux qui voulait les restaurer dans son amour, comme cela arriva. Ce problème a été et est très récurrent du fait que les gens, sous la pression de la peur, acceptent plus facilement une certaine religion parce qu’elle leur garantit de les libérer de toutes ces choses.
Un point important doit être précisé. Ce n’est pas la même chose de ressentir une crainte respectueuse et profonde de Dieu, née de notre amour et de notre foi, que de vivre dans la peur sachant que si nous ne faisons pas la volonté de Dieu, nous serons châtiés et même détruits. C’est cette pensée-là que l’ennemi a effectivement introduit et fait passer. Les anges louent et adorent Dieu avec une crainte respectueuse, mais ils ont une joie indicible dans leur cœur, ils sont complètement heureux en présence de Celui qui les a créés. Le véritable amour chasse la peur (1 Jean 4 : 18). La peur qui nous amène à voir Dieu comme quelqu’un de sévère et de mauvaise humeur, avide de vengeance, n’est pas inspirée par notre Créateur mais par l’ennemi. Le fait d’être devant un Être extraordinairement puissant, qui peut nous détruire d’une seule pensée et qui ne le fait pas par amour, doit nous remplir de respect. Dieu veut le meilleur pour nous et peut nous le donner si nous avons confiance en lui. Nous savons que parfois le Seigneur a utilisé la peur pour empêcher Israël de sombrer complètement dans le péché, c’était sa pédagogie pour éviter la destruction de son peuple. Mais ce n’est pas ce que Dieu désire le plus, c’est comme un père ou une mère qui recourt à une méthode drastique pour éviter que l’enfant ne se retrouve blessé ou gravement accidenté. Peut-être qu’obéir par peur peut produire de bons résultats, mais ce n’est pas l’idéal ; le mieux est d’obéir par amour.
Dans mon ministère, j’ai pu observer ce phénomène. Quand les gens viennent à l’église et embrassent la foi parce qu’on leur a présenté un Dieu qui va punir l’humanité avec des plaies terribles, ils ont peur et tremblent. Ils viennent à l’église, mais pas au Christ, et quand ce sentiment écrasant de terreur du châtiment divin passe, ils se refroidissent et partent ; rares sont ceux qui restent s’ils embrassent la foi par crainte du châtiment divin. Une pandémie comme celle que nous sommes en train de vivre est un terrain idéal pour que les gens acceptent n’importe quoi afin d’être libérés des effets négatifs de celle-ci. Mais quand cela passera, si telle est la volonté divine, on verra que la majorité de ceux qui ont accepté le message du salut par peur abandonneront et partiront, il se peut que d’autres restent, mais ils seront la minorité.
L’histoire se répète
Lorsque le message de la seconde venue du Christ s’est répandu à travers les États-Unis d’Amérique, des milliers et des milliers de personnes ont quitté leurs maisons et leurs champs pour rejoindre le grand mouvement adventiste. Ils ont laissé tous leurs biens parce qu’ils avaient très peur de ne pas être parmi les élus et de ne pas faire partie de ceux qui iraient au ciel avec Jésus. Mais lorsque la date fixée est arrivée et que Jésus n’est pas apparu, presque tous ont abandonné et sont devenus de fervents ennemis de la foi. Cela ne nous dit-il pas que c’était la peur qui animait ces gens ?
En tant que parents, éducateurs et membres d’église, bref, des personnes qui interagissent les unes avec les autres, nous avons tendance à instiller la peur chez les gens, parce que quelqu’un nous l’a inculquée. Je me souviens avoir grandi en croyant que si je ne me comportais pas bien, Dieu allait me punir ; personne ne m’avait appris que je me punissais moi-même avec les décisions que je prenais. Dieu ne veut pas nous voir souffrir, au contraire, il nous aime d’un amour si grand qu’il a donné son Fils Jésus pour nous sauver et nous emmener au ciel pour être avec lui. Mais la religion de la peur a été la cause que beaucoup d’hommes et femmes sont instables et désespérés en ayant mal compris le caractère de Dieu.
« Pour justifier leur malignité et leur révolte, le grand séducteur et ses émissaires représentent Dieu comme étant pire qu’eux-mêmes. En prêtant sa terrible cruauté à notre Père céleste, l’ennemi veut donner l’impression qu’on a eu tort de l’expulser du ciel pour n’avoir pas consenti à se soumettre à l’injustice. En faisant croire aux hommes qu’ils jouiront sous son aimable sceptre d’une liberté contrastant avec l’esclavage enduré sous les austères décrets de Jéhovah, il réussit à les détourner de leur soumission envers Dieu. » – La tragédie des siècles, p. 582.
« Il est impossible à l’esprit humain d’évaluer le mal accompli par l’hérésie des tourments éternels. La religion des Écritures, toute d’amour, de bonté et de compassion, s’y trouve enténébrée de superstition et drapée d’épouvante. Quand on considère sous quel faux jour Satan a présenté le caractère de Dieu, y a-t-il lieu de s’étonner que notre miséricordieux Créateur soit craint, redouté et même haï ? Les idées terrifiantes répandues du haut de la chaire au sujet de la divinité ont fait des milliers, que dis-je ? des millions de sceptiques et d’incrédules. » – La tragédie des siècles, p. 584.
Suivre Dieu par amour
Ce n’est pas la meilleure chose d’accepter de suivre le Christ parce que nous avons peur de ne pas le faire ou parce que nous craignons les conséquences de ne pas le suivre. Dans le sonnet sacré d’un auteur inconnu du XVIe siècle, on trouve quelques mots qui illustrent très bien la pensée que j’aimerais partager avec vous : ‘Émeus-moi, enfin, mon amour, et de telle manière, que même s’il y n’y avait pas de paradis, je t’aimerais, et même s’il n’y avait pas d’enfer, je te craindrais.’ Voilà la clé pour suivre et servir le Maître : l’Amour. Nous n’allons pas à Christ parce que nous avons peur de ce qui pourrait nous arriver si nous ne le faisions pas ; nous allons au Christ parce que nous trouvons en lui tout ce dont nous avons besoin pour être heureux, parce que nous sommes extrêmement reconnaissants envers notre Sauveur d’être mort pour nous. Quand nous servons le Christ, nous nous épanouissons dans la vie, nous grandissons en sainteté, nous nous sentons protégés et aimés, compris et aidés. Seul le Christ peut combler le vide existentiel du cœur humain et en dehors de lui tout est froid et sombre.
Un enfant peut obéir à son père par peur ou par amour. La première et la deuxième option produisent l’obéissance, mais celle qui est propulsée par l’amour est plus durable et authentique. Les enfants qui obéissent parce qu’ils craignent la punition, lorsqu’ils voient la menace disparaître, retournent à leurs anciennes habitudes. Mais l’enfant qui obéit par amour le fera en toute circonstance, car il aime son père et ne veut pas l’offenser ou lui faire du mal.
Que c’est beau ! Je souhaite que tous les parents puissent atteindre cet objectif : Que nos enfants nous obéissent parce qu’ils nous aiment. En fait, le commandement que le Christ enseigne comme supérieur est celui-ci : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. » Marc 12 : 30. Lorsque le premier message angélique dit de craindre Dieu (Apocalypse 14 : 7), c’est une invitation à l’honorer, à l’aimer de tout notre être, à le respecter profondément et à lui obéir. Dans la Bible on trouve souvent l’expression « ne craignez point ». C’est Dieu lui-même qui nous adresse cette invitation.
Conclusion
Il est vrai que nous avons un message d’avertissement à présenter au monde, comme Jonas qui devait avertir Ninive ; mais il est également vrai qu’avec ce message d’avertissement, nous devons entrelacer le message de la miséricorde divine. Mieux vaut présenter la porte de la grâce ouverte que la porte de la grâce qui se ferme ; un Dieu qui attend notre conversion, qu’un Dieu qui va nous détruire. Dans cette œuvre, il est d’une importance vitale de demander à Dieu de nous guider.
Il est vrai que Dieu va intervenir dans les affaires humaines et qu’il va mettre fin au péché et aux pécheurs, mais l’accent qu’il met lui-même est sur son amour : « Dis-leur : je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Éternel, ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? » Ézéchiel 33 : 11. « De loin l’Éternel se montre à moi : je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. » Jérémie 31 : 3. Je vous invite à aller vers ce Dieu merveilleux, plein de bonté et d’amour infini, et à vous abandonner dans ses bras. Que le Seigneur vous bénisse abondamment et passez une bonne journée. Amen.
José Vicente Giner
Pasteur et directeur du Département de la
Jeunesse de la Conférence générale
Pour une méditation personnelle et de groupe :
- Définissez la peur et pourquoi nous en faisons l’expérience.
- Comment voyons-nous Dieu en général ?
- Est-ce bien de parler aux gens avec des paroles qui font peur ? Expliquez votre réponse.
- Comment définiriez-vous Dieu ?
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