De petite taille
L’histoire que nous allons étudier aujourd’hui est celle d’un homme qui avait beaucoup d’argent mais qui était de petite taille. Sa petite taille ne le laissait pas voir Jésus dans la foule (Luc 19 : 2, 3.) Cette condition était un obstacle pour qu’il puisse rencontrer le Maître.
Si nous revenons aux beaux jours de l’Eden, lorsque Dieu créa le premier couple, nous trouvons des similitudes spirituelles. Adam était de haute stature et possédait tous les trésors de la terre ; tout le temps qu’il fut obéissant à Dieu il appréciait la communion avec son Créateur et sa sainteté. Comme c’était beau d’ouvrir les yeux chaque matin et de voir les prairies luxuriantes de végétation et une faune variée et exubérante. Il pouvait interagir avec l’environnement, donner des noms aux animaux (Genèse 2 :19), il connaissait leurs habitudes et vivait en paix parfaite avec chaque créature. Il n’y avait rien qui pouvait nuire à son bonheur ni à celui de sa femme, au contraire, tout contribuait à leur bien-être physique et spirituel.
Malheureusement, l’être humain tomba dans le péché et la communion avec le Seigneur se brisa. Bien que Dieu le laissât vivre pendant près de mille ans, sa dégénérescence cellulaire l’entraina lentement au vieillissement et à la mort. Après le péché des « virus » de la pire espèce s’introduisirent dans l’homme : l’orgueil, la haine, l’indifférence, l’égoïsme, la colère, l’amertume, la désobéissance, l’incrédulité et autres. Je ne connais pas le temps exact après la chute, où le premier malheur terrible arriva et vint ternir encore plus le bonheur d’Adam et Eve. Leur fils Caïn devint le premier criminel de l’histoire quand il tua son frère Abel. Le sang de ce fils fidèle de Dieu rendit témoignage des terribles conséquences du péché et devint aussi un mauvais présage de ce qui allait arriver à l’humanité. La criminalité, la destruction et la mort se voyaient déjà à l’horizon.
Quel paradoxe ! Adam, après le péché, possédait encore les trésors de cette terre, mais peu à peu il devint petit spirituellement et ainsi ne pouvait pas voir Dieu. A quoi bon tout l’argent du monde si nous ne pouvons pas avoir une relation personnelle avec Dieu ? A quoi bon la célébrité, le pouvoir, les titres et les honneurs si nous ne pouvons pas voir Jésus ? Le prophète Amos, voyant l’état spirituel déchu du peuple d’Israël s’exclama : « Comment Jacob se relèvera-t-il ? Car il est petit ! » Amos 7 : 2. (version Darby)
Oui, Zachée était petit spirituellement parce qu’en tant que chef des publicains il s’était enrichi à force d’extorquer ses compatriotes. Il n’avait aucun scrupule comme collecteur d’impôts en ce qu’il récoltait plus de ce qu’il devait demander et très certainement à de nombreuses occasions il avait brisé des cœurs, il avait fait pleurer et souffrir ceux à qui il réclamait les taxes pour Rome, l’empire qui opprimait la nation juive. Il était riche oui, mais méprisable, misérable et sans cœur. Il possédait probablement une belle maison, des terres et des serviteurs, mais il n’était pas heureux, parce que personne ne peut être heureux loin de Christ.
Il est intéressant d’analyser le fait que notre société moderne nomme « grand » des personnages qui aux yeux de Dieu sont petits et « petits » ou insignifiants ceux que Dieu voit avec plaisir. Par exemple on parle habituellement d’athlètes, d’acteurs et autres multimillionnaires célèbres, qui gagnent et amassent dans leurs coffres des sommes d’argent exorbitantes, et les médias leur donnent un traitement et un suivi spécial. Mais si vous regardez bien, vous verrez que beaucoup d’entre eux vivent des vies vides et désordonnées ; dans de nombreux cas, ils ont des addictions et des comportements reprochables, en fait, ils sont plus à plaindre qu’à être admirés. Cependant leur fortune les rend grands au yeux du monde. La tendance du monde est de mettre de côté les valeurs humaines et de souligner les vices, les misères et les passions : « Le monde entier est sous la puissance du malin. » 1 Jean 5 : 19. Ainsi, l’évangéliste Jean exhorte les chrétiens de se séparer du monde qui vit sans voir Dieu : « N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. … Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. » 1 Jean 2 : 15, 17.
Un cœur qui aspire au changement
Zachée était considéré comme un publicain de la pire espèce, sans scrupules et avide de richesse, mais son cœur n’était pas entièrement endurci au point qu’aucun petit rayon d’influence divine ne puisse être en mesure d’y pénétrer. Combien de fois nous jugeons mal les gens et nous leur donnons ou leur enlevons des attributs à cause de ce qu’ils paraissent ! Il est vrai que quelqu’un qui a fait quelque chose de mal ou est en train de le faire, est un esclave du mal, mais cela ne signifie pas qu’il ne désire pas sortir de ce gouffre ; ce qui se passe, c’est que beaucoup ne savent pas comment faire. C’est pour cette raison que Jésus est venu dans ce monde : « Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Luc 19 : 10.
Zachée vivait dans une ville populeuse, Jéricho était un centre commercial où convergeaient différentes cultures et situations. Chaque fois que des caravanes itinérantes arrivaient c’était une raison pour faire la fête. A Jéricho vivaient aussi des prêtres, des fonctionnaires et des soldats romains, ainsi que des étrangers et les publicains haïs, de véritables sangsues qui suçaient jusqu’à la dernière goutte de sang.
La nouvelle était parvenue que Jésus de Nazareth venait à Jéricho. Sa réputation de Maitre était connue dans la ville de Zachée. Il était dit que Jésus aidait les pauvres, défendait la cause des marginaux, qu’il prêchait l’égalité et le respect ; qu’il faisait des miracles, qu’il donnait des opportunités de régénération et qu’il pardonnait les péchés, en fin de compte il guérissait l’âme humaine. Zachée ne voulut pas manquer cette occasion, car il n’était pas heureux et voulait changer sa vie. N’est-ce pas la situation de millions d’êtres humains dans le monde ?
Dans le ministère de pasteur, on rencontre de nombreux cas de personnes qui expriment le désir de changer. « J’ai un caractère que je n’aime pas du tout, – m’a dit une personne que je connais – je suis détestable, je n’aime pas être ainsi, j’aimerais changer, mais je ne sais pas quoi faire et je ne sais pas s’il y a encore une chance pour moi. » Ce cri perçant, loin de ce que beaucoup pourraient penser, touche le cœur de Dieu, notre Créateur.
Satan a cherché des moyens pour fausser l’image que les hommes ont de Dieu. Il l’a présenté et le présente encore comme un être implacable, attendant la moindre petite faute de l’homme pour le détruire. En cela les églises populaires y ont grandement contribué en enseignant des doctrines qui n’ont aucun fondement dans la Bible ; comme l’enseignement que toutes les maladies et les malheurs qui nous arrivent sont des punitions divines, que Dieu prépare un enfer de feu où brûleront éternellement ceux qui lui ont désobéi ; que les morts parlent avec les vivants et beaucoup d’autres choses.
Au temps de Zachée, il y avait un enseignement juif qui s’était détourné assez des directives de l’Ancien Testament, c’est pour cela que Jésus a dit : « Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. » Matthieu 15 : 6.
« C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. » Matthieu 15 : 9. L’apôtre Paul les appelle aussi des « doctrines des hommes » Colossiens 2 : 22 et ailleurs « des doctrines de démons » 1 Timothée 4 : 1, en se référant à la fin des temps. Mais Zachée savait au moins qu’une chose était certaine, que ses péchés l’avaient éloigné de Dieu et qu’il méritait la condamnation et la mort.
Le sycomore de Zachée
Sans aucun doute, Zachée en tant que Juif, sentait le poids de sa culpabilité dans son esprit car il connaissait la foi juive ; l’idée que sa vie passait et qu’elle n’avait pas de sens l’angoissait et qu’à la fin l’attendait un destin tragique. Dans cette situation un espoir naquit, peut-être que Jésus pouvait être sa solution. Il avait entendu parler de lui et de ses enseignements et il s’accrocha à l’idée qu’il pourrait le voir et rencontrer personnellement le Maître des bonnes nouvelles ; le désir de vivre une vie meilleure était plus fort que la pensée défaitiste qui montrait son cas désespéré. Son désir de salut était plus fort que ses handicaps, comme sa petite taille et son indignité. Il résolut de faire tout son possible pour voir le visage du Christ. Il regarda autour de lui et vit un sycomore, il y grimperait pour voir le Maître.
Le sycomore est un arbre de la famille des figuiers présents en Israël, il peut mesurer jusqu’à 20 mètres de haut et 6 mètres de large. Comme tous les figuiers, le sycomore contient du latex. Presque tout dans cet arbre est utilisable. Son bois est utilisé pour construire des cercueils, les feuilles et les fruits comme nourriture pour les hommes et le bétail, ainsi que pour traiter diverses maladies. Dans le célèbre Dioscoride, il est écrit que le jus des fruits est utilisé pour contrecarrer le poison des morsures de serpent.
Durant l’une de mes visites en Israël, j’ai pu voir un sycomore à Jéricho. J’ai essayé d’imaginer Zachée montant sur l’arbre, cherchant le Christ de son regard. Probablement cette action de la part du chef des publicains suscita la dérision et plus d’un éclat de rire, mais Zachée ne s’en soucia pas tant il voulait voir le Christ. Sommes-nous prêts à chercher Jésus comme Zachée malgré toutes les moqueries et les obstacles que nous rencontrons sur notre chemin ?
La rencontre avec le Christ
Arrivé là où il voulait, Zachée gravit l’arbre. Jésus s’arrêta et dit : « Zachée, hâte-toi de descendre ; car il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison. » Luc 19 : 5. Était-ce une coïncidence que Jésus passait par cet endroit ? Bien sûr que non ! Jésus alla à la rencontre de Zachée car Zachée vivait dans des prisons d’obscurité et souhaitait être libéré.
Quand Adam et Eve péchèrent, ils se cachèrent parce qu’ils avaient peur. Mais Dieu vint à leur rencontre, les chercha et leur présenta le plan de la rédemption. Voilà comment est notre Dieu ! Un homme ou une femme déchus ne sont pas un objet d’exécration de la part du Seigneur, mais plutôt le contraire : ils sont le sujet de son amour incommensurable : « Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. » Jérémie 31 : 3. Des milliers d’hommes et de femmes découragés et noyés dans leurs péchés, qui vivent leur vie en ne voyant que la mort à l’horizon, peuvent aller à la croix du Calvaire et rencontrer le Christ, l’espérance de la gloire (Colossiens 1 : 27). Au Calvaire, Christ obtint la victoire qu’il offre aujourd’hui à tous les êtres humains, pour qu’ils croient en lui pour être pardonnés et vivre éternellement. La morsure de Satan, le serpent ancien, est totalement neutralisée par le sang du Christ. Sa grâce est maintenant disponible à tous les Zachée du monde pour qu’ils reçoivent le Christ dans leur cœur et qu’ils aient à leur disposition la puissance du Saint-Esprit pour leur permettre de vaincre le péché. Ne sommes-nous pas en réalité, tous comme Zachée, des hommes et des femmes pécheurs qui ont besoin d’une rencontre avec Jésus ? Comment peut-on briser nos chaînes ? Par la foi en Christ : « Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. » Romains 5 : 1. Allons à Jésus aujourd’hui. Cherchons-le comme Zachée le fit.
« Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. » Luc 19 : 6. Zachée était un petit homme, détestable, haï par son peuple, dégradé, mais quand il chercha Christ et le trouva, il accepta son appel et alla à sa rencontre. Jamais Zachée ne fut si grand qu’au moment où il décida de mettre sa vie, sa famille et ses biens aux pieds du Christ : « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. » Luc 19 : 8. Le témoignage que Zachée ne resta pas le même homme fut sa décision de changer de vie, voilà la véritable repentance : Changer la manière de penser et d’agir. Le mot grec metanoia (repentance) signifie un changement d’esprit, de vie, en réalité c’est la conversion. Suite à la décision prise par Zachée, sa vie commença à avoir du sens, une profondeur, un but, une utilité, une plénitude : « Jésus lui dit : Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » Luc 19 : 9, 10.
Conclusion
Seulement en Christ nous pouvons expérimenter le vrai bonheur, la paix de l’âme, la libération de nos fautes et de nos chaînes spirituelles. C’est une terrible erreur de penser que nous pouvons nous débarrasser de notre indignité et de la médiocrité spirituelle en dehors de la grâce du Christ. Aujourd’hui il existe de nombreux enseignements hors du Christ qui enseignent que l’homme peut se débarrasser de ses misères avec les forces et les capacités qu’il possède en lui. L’athéisme va dans ce sens et aussi les religions qui présentent le Christ comme un dirigeant charismatique de plus, à la hauteur des autres dirigeants humains des grandes religions.
Nous devons ajouter à la liste ces chrétiens qui font de leurs œuvres un facteur qui les recommanderaient à Dieu, c’est-à-dire « faire » comme moyen pour obtenir le ciel. En méprisant le Christ, la voie du salut établie par le ciel se referme. Pour s’élever de la dégradation du péché il faut passer par le Calvaire, c’est-à-dire accepter Christ comme notre Sauveur personnel. Chercherons-nous Jésus aujourd’hui ? L’aimerons-nous ? Nous confierons-nous en ses mérites ? Déposerons-nous sur lui tous nos fardeaux ? L’inviterons-nous à entrer chez nous ? Ainsi soit-il ! Que Dieu vous bénisse.
Pasteur José V.Giner