Il existe dans la vie chrétienne différentes étapes par lesquelles nous passons, ou devons passer, nous les chrétiens, pour arriver à la maturité, qui d’après le dictionnaire est « le bon jugement par lequel l’homme se gouverne ». C’est pour cela que nous pouvons dire que le chrétien est un « enfant » dans la foi quand il vient de connaître le message. Dans ces moments-là il a besoin de « lait » spirituel comme les petits enfants (Hébreux 5 : 13 ; Jean 16 : 12).
Plus tard il grandira jusqu’à atteindre l’âge « adulte », qui est connu dans la vie spirituelle comme la maturité.
Paul nous parle de ceux qui ont atteint la maturité (1 Corinthiens 2 : 6), cela veut dire qu’il y a des chrétiens qui ne l’ont pas encore atteint (Ephésiens 4 : 11-14). Nous devons faire des efforts pour atteindre la maturité spirituelle (Hébreux 5 : 12-14). Etre mûr dans la foi c’est l’œuvre de notre vie, et c’est en rapport avec la formation de notre caractère comme nous l’enseigne l’Esprit de prophétie : « La formation du caractère doit se faire jour après jour et d’heure en heure. L’action du Saint-Esprit se révèle extérieurement par l’apparition du fruit, qui mûrit et se développe pour la gloire de Dieu. Une riche vie intérieure se traduira par une abondante récolte, à la louange de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Si le Seigneur Jésus, l’espérance de la gloire, est formé en nous, notre vie sera riche en bonnes œuvres et correspondra à la vérité à laquelle nous prétendons croire. » – Pour mieux connaître Jésus-Christ, p. 135.
La tempérance
La tempérance (et non seulement dans le manger et le boire) est un fruit de l’Esprit (Galates 5 : 23). C’est aussi le signe de l’amour, parce que celui qui a l’amour authentique ne s’irrite pas et supporte tout (1 Corinthiens 13 : 5, 7). La tempérance est le plus grand signe de noblesse du chrétien. De nos jours on ne voit presque plus ce signe chez les gens ; la caractéristique des hommes et des femmes du temps de la fin est leur intempérance, leur impétuosité, leur amour pour les plaisirs charnels, etc. (2 Timothée 3 : 3, 4 ; Proverbes 25 : 28). Seulement le chrétien qui est mûr a le signe de la tempérance. « L’un des plus déplorables effets du péché originel fut de faire perdre à l’homme la maîtrise de soi-même. On ne peut progresser réellement que si cette maîtrise est reconquise. » – Conseils pour la nutrition et les aliments, p. 86.
Le jeune dans la foi devra exercer la tempérance pour délaisser ce qu’il faisait auparavant ! Comme il est facile de s’exalter ou de se fâcher quand on nous provoque, ou quand on parle mal de nous, ou quand on nous regarde d’une manière désagréable ou que l’on nous parle méchamment. Comme il est facile de tomber dans le désordre sexuel ou alimentaire ! Nous vivons dans une génération de déconsidération, de laisser-aller, sans aucun frein ni pour notre corps ni pour notre esprit, et le résultat est là : une société malade moralement et physiquement. Mais la Parole nous pousse à exercer la tempérance pour obtenir la victoire sur nos tendances pécheresses et charnelles. (1 Corinthiens 9 : 24-27). Christ, qui est notre modèle en tout avait sans aucun doute, le signe de la tempérance (1 Pierre 2 : 22, 23 ; Matthieu 4 : 1 : 11). Jésus choisit l’agneau comme symbole de sa vie et de son caractère, à cause de son humilité et simplicité. Pouvons-nous nous comparer à un agneau ? Un chrétien qui est capable de rester serein au milieu de la tempête, qui se domine lui-même, et qui use de tempérance en toutes choses, a plus de valeur que les pierres précieuses et démontre sa relation étroite avec Dieu.
Le contrôle des pensées
Nous devons demander au Seigneur qu’il examine notre esprit. « Sonde-moi, Eternel ! éprouve-moi, fais passer au creuset mes reins et mon cœur. » Psaume 26 : 2. Les actes de bonté, comme nous avons dit plus haut, sont le résultat de bonnes pensées, car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle (Matthieu 1 : 34). Paul nous exhorte à renouveler notre esprit afin d’être en harmonie avec Dieu (Romains 12 : 2).
L’esprit peut être triste et dépravé au niveau spirituel (2 Corinthiens 3 : 14). L’esprit prépare le terrain pour la chute dans le péché. « L’arrogance précède la ruine, et l’orgueil précède la chute. » (Proverbes 16 : 18). Le chrétien mûr a ce signe : il contrôle ses pensées. Il n’est pas envieux, arrogant, ni vaniteux, ne pense pas le mal, se réjouit de la vérité, ne garde pas rancune (1 Corinthiens 13 : 4, 5). « Tous les humains sont moralement dotés du libre arbitre, et comme tels ils devraient orienter leurs pensées dans la bonne direction. Il y a là un vaste champ dans lequel l’esprit peut s’engager sans danger. Lorsque Satan cherche à détourner l’esprit vers des choses viles et sensuelles, ramenez-le dans le droit chemin et fixez-le sur les choses éternelles. Quand le Seigneur verra les efforts sincères déployés pour garder des pensées pures, il attirera l’esprit, comme un aimant, il purifiera les pensées et les libérera de tout péché secret. ‘Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ.’ 2 Corinthiens 10 : 5.
« Pour ceux qui désirent se réformer, le premier devoir consiste à purifier l’imagination. Si l’esprit est entraîné dans une mauvaise direction, il doit être tenu en bride et incité à s’arrêter sur des sujets purs et nobles. Lorsque vous êtes tenté de céder à une imagination corrompue, fuyez jusqu’au trône de la grâce, et priez afin de recevoir la puissance d’en haut. Par la force de Dieu, l’imagination peut être maîtrisée afin qu’elle se porte sur des thèmes purs et célestes. » – Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 2, p. 616.
Oui, Dieu à travers son Saint-Esprit, est Celui qui peut renouveler notre esprit, et nous porter à la maturité mentale ! (Hébreux 8 : 10). Avons-nous ce signe ?
Le contrôle de la langue
Voici un autre signe de la maturité du chrétien authentique. Le contrôle de la langue. Job comprit cette question vitale : « Y a-t-il de l’iniquité sur ma langue ? » Job 6 : 30, c’est la question que tous nous devrions nous poser en tant que chrétiens puisque « la mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » Proverbes 18 : 21. Il existe dans la médecine naturelle le diagnostique par la langue. D’après sa couleur et sa forme nous pouvons savoir comment se porte une personne. La médecine allopathique utilise aussi ce diagnostique. Ainsi, le médecin peut avoir un guide pour connaître l’état de santé de l’individu. De la même manière, dans l’hôpital qu’est l’église, on peut savoir comment se porte un frère ou une sœur, à travers sa langue. C’est un signe distinctif, personne ne peut en douter. Quand la personne ne peut contrôler ses paroles, sa religion est vaine, comme le dit Jacques : « Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine. » Jacques 1 : 26.
Dans combien de problèmes nous tombons ou pouvons tomber, pour ne pas savoir tenir en bride notre langue. Combien de problèmes ont été occasionnés ou peuvent donner du chagrin dans l’église, dans la famille, dans notre voisinage, au travail, dans la rue, à cause de ce que nous disons ou de la manière dont nous le disons (Jacques 3 : 4-6). Si d’autre part nous contrôlions nos paroles, nous serions moins tentés puisque Satan ne peut lire nos pensées. « Satan ne peut lire nos pensées, mais il peut voir nos actions et entendre nos paroles ; sa longue expérience et sa connaissance du cœur humain lui permettent de choisir les tentations les plus efficaces, suivant les points faibles de notre caractère. Souvent nous lui livrons le secret de la victoire. » – Messages à la jeunesse, p. 326.
Bien que nous devions être clairs avec les autres, cela ne signifie pas que nous pouvons dire n’importe quoi ou de n’importe quelle manière. Soyons prudents, expliquons la vérité mais faisons-le avec humilité, avec simplicité et amour. Le contraire pourrait blesser inutilement et Dieu ne pourrait approuver (Proverbes 10 : 31, 32). Parlons pour édifier (Proverbes 15 : 4 ; Ephésiens 4 : 29). Jésus avait le contrôle sur sa langue. Il avait ce signe de la maturité. Ceux qui étaient avec lui le confirment (Luc 24 : 19 ; Jean 7 : 46). Avons-nous ce signe ? Contrôlons-nous notre langue ou est-ce elle qui nous contrôle ?
Ces trois signes sont les marques indéniables de la vraie conversion : la tempérance, le contrôle des pensées et le contrôle de la langue. Dans la mesure où le processus de sanctification suit son cours infailliblement, le Seigneur continuera à nous modeler et des transformations pourront être vues dans ce sens. Si malgré tout nous ne dominons pas ces aspects, un manque de prière et d’une plus grande communion avec Dieu en est la cause. Agenouillons-nous devant le Seigneur et demandons-lui de nous transformer afin de devenir semblables au Christ, lui qui avait ces signes de la maturité spirituelle et qui a promis de nous les accorder si nous le lui demandons et les désirons de tout notre cœur. Que cela soit fait dans notre vie. Amen.
José V. Giner