Saints et pécheurs
Quand je pense au ciel, ce lieu extraordinaire et indescriptible où nous prendra le Seigneur Jésus quand il viendra pour la deuxième fois, je me demande qui sera là-bas ? Là seront les innombrables rachetés depuis Adam jusqu’à notre temps, ce qui signifie que tous étaient pécheurs quand ils vivaient dans ce monde. Ils sont des pécheurs repentants, humbles devant l’Eternel et justifiés par le sang du Christ.
Pourquoi ai-je commencé cette méditation ainsi ? Parce que j’ai à plusieurs reprises rencontré des gens qui croient qu’ils ne méritent pas d’aller au ciel. Et vous, quelle idée avez-vous à ce sujet ? Vous voyez-vous un jour au ciel ? Peut-être que vous pensez que c’est trop élevé et inaccessible ? Voyons ce que la Bible nous enseigne.
Transaction divine
Toute ma vie, j’ai désiré le salut pour aller au ciel avec Jésus, recevoir cet héritage immortel. Je crois que tout chrétien sincère a ce même ardent désir. Mais sommes-nous assez saints pour aller vers cet endroit merveilleux, et être dans la présence de Dieu et parmi la société des anges purs ? Bonne question, la réponse est non ! Aucun être humain qui est né dans ce monde n’a la capacité ni même le droit d’aller au ciel. Cela est clair si nous nous appuyons sur ce que Paul enseigne : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » Romains 3 : 23.
Dans ce texte, être privé, signifie ‘souffrir par manque de choses nécessaires’, ‘être pauvre’, c’est-à-dire ne pas être en mesure d’être près de Dieu, se rendre compte que nous sommes tous privés, sans droit à ‘la gloire de Dieu’, qui est l’honneur, la louange et l’approbation que le Seigneur accorde, gloire à laquelle les êtres humains n’ont aucun droit parce que nous avons une nature pécheresse. La privation que la Bible nous présente est l’acte qui fait référence à retirer à l’homme la position qu’il occupait.
Au début de la création de Dieu nous étions au côté de Dieu, nous vivions avec Dieu, nous parlions avec Dieu ; après le péché nous avons été privés de sa présence, de la communion directe, nous avons perdu la sainteté et l’innocence édénique. Comment pouvons-nous parler maintenant d’aller au ciel, d’être à nouveau en la présence de l’Eternel, possédant un cœur qui, par nature est ennemi de son Créateur ? Comment nos caractères corrompus peuvent hériter la pureté et l’harmonie du ciel ?
La Bible nous donne la réponse : Par décret divin ! C’est grâce à la volonté de l’Eternel, qui nous aime et qui est miséricordieux, que chaque être né dans ce monde, en dépit de sa chute et de son état corrompu, peut être en mesure de récupérer tout ce que Satan lui a arraché : « Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse … » 2 Pierre 3 : 9.
Le droit au salut
N’est-ce pas merveilleux ? Que faire pour que la volonté divine nous soit appliquée ? Nous pouvons l’expliquer comme une transaction spirituelle. L’Eternel par son Fils Jésus-Christ nous donne le droit d’aller au ciel : « Et voici ce témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie … » 1 Jean 5 : 11, 12. Voilà ‘la transaction’ que l’Eternel nous offre. Accepter Jésus comme notre Sauveur personnel, et immanquablement cela nous donne le droit d’aller au ciel (Jean 3 : 16).
Il y a beaucoup de preuves dans les pages sacrées qui enseignent cela. L’un des malfaiteurs qui fut crucifié à côté de Jésus a fait cette transaction avec Dieu en acceptant Jésus comme son Sauveur personnel. Ses paroles furent : « Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne. » Luc 23 : 42. Dans cette courte phrase, cet homme reconnaissait que : Jésus était un roi, car seul un roi a un royaume. Que Jésus avait le pouvoir de le sauver de la mort éternelle, parce que sinon il ne lui aurait pas demandé ‘prends-moi avec toi quand tu reviendras’, ce qui signifiait qu’il devait ressusciter. Et Jésus lui donna l’assurance qu’un jour il serait avec lui au paradis. Luc 23 : 43.
Extraordinaire ! Là-haut nous rencontrerons cet homme et aussi Salomon et David, Pierre et Jean, Adam et Ève et beaucoup d’autres ; tous les pécheurs repentis qui ont accepté Jésus comme leur Sauveur personnel. Les hommes et les femmes de l’Ancien Testament l’ont fait en acceptant le type, c’est-à-dire en offrant l’agneau immolé pour leurs péchés et les hommes et les femmes du Nouveau Testament, embrassant l’antitype, qui signifie accepter consciemment et pleinement le Christ comme le véritable Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Jean 1 : 29.
Leurs vies, souillées par le péché, qui les empêchaient d’aller au ciel, sont maintenant purifiées, purifiées par le sang de Christ. Cela est connu comme la « justification » (Romains 5 : 1). En confessant leurs péchés et en se confiant dans les mérites du Christ, toute sa justice – la parfaite obéissance à la loi de Dieu – leur est imputée. Cela s’applique à nous aussi.
La transformation du caractère
Mais il existe une deuxième partie. Nous avons vu qu’accepter Jésus comme notre Sauveur personnel nous donne le droit d’aller au ciel ; mais nous avons besoin d’abandonner nos péchés, besoin d’un changement de cœur, parce que personne ne peut aller au ciel tout en péchant volontairement, sans rien faire pour abandonner le péché. Si le malfaiteur repenti, compagnon du supplice de Christ, avait pu descendre de la croix, il aurait vécu en harmonie avec sa déclaration de foi. C’est en cela que la majorité des églises chrétiennes sont dans l’erreur quand elles garantissent le salut à leurs membres quand ceux-ci continuent de vivre dans le péché ; cette doctrine est connue comme : ‘une fois sauvé, toujours sauvé’.
« Ce n’est qu’au péril de son âme qu’on peut tolérer un péché, si petit qu’il puisse paraître. Ce que nous ne vaincrons pas nous vaincra et causera notre ruine. » – Vers Jésus, p. 28. En tant que chrétiens nous devrions aspirer à la sainteté et cela n’est pas un but, mais un chemin que nous devons parcourir tous les jours de notre vie. Dans le mesure où nous communions avec l’Eternel par la prière, l’étude de la Bible, en partageant avec d’autres l’Evangile et en essayant de vivre dans la lumière que nous avons reçue, sans aucun doute nous croitrons en sainteté, cela est la loi de la contemplation : Nous sommes ce que nous contemplons. Nous serons ce que nous aimons, pensons et parlons … ce qui remplit notre cœur façonne le caractère.
C’est l’œuvre que le Saint-Esprit fait en nous, il nous donne la capacité pour le ciel. Grâce à la justice impartie, c’est-à-dire son influence sur notre esprit, nous haïssons de plus en plus la transgression jusqu’à ce que nous vainquions les péchés connus qui nous asservissent. C’est un processus qui dure toute une vie. L’apôtre Jean en a fait l’expérience. D’impulsif, arrogant, agressif et égoïste – le fils du tonnerre – il fut transformé en disciple de l’amour. Un changement efficace dans sa vie. Non seulement il fut justifié, mais aussi sanctifié.
Combien donc il est important de comprendre l’œuvre du Saint-Esprit dans l’âme ! Il est celui qui nous convainc de péché. (Jean 16 : 8). Il nous amène à la repentance et nous donne la clarté quant à la gravité de nos actions. Il nous montre que nous sommes malades spirituellement, en phase terminale. Il insuffle en nous le besoin de Dieu et nous pousse à chercher en Christ la pureté de l’âme. C’est aussi le Saint-Esprit qui nous donne le pouvoir de vaincre les tentations de l’ennemi. (Philippiens 2 : 13).
Ce que nous pouvons observer dans le message biblique, c’est que tout à été fait de la part de l’Eternel pour que chaque être humain puisse être sauvé et aller au ciel. Nous pouvons dire que Dieu nous a facilité la chose afin que personne ne puisse le lui reprocher. Si quelqu’un ne va pas au ciel quand le Christ reviendra pour nous prendre à sa seconde venue, ce sera parce cette personne a bien décidé de ne pas vouloir y aller. Elle n’a pas accepté les termes de la transaction divine. Pourquoi se priver de ce patrimoine immortel ?
Il n’y a rien dans ce monde qui puisse être comparé avec les délices du ciel : « Mais comme il est écrit, ce sont des choses que l’œil n’a point vues, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. » 1 Corinthiens 2 : 9. Que sont les années de notre vie ici sur terre par rapport à celles que nous vivrons dans l’éternité ? Cela vaut-il la peine de perdre le grand privilège du salut en voulant nous accrocher aux choses de ce monde qui prendront fin un jour ? Combien d’années vivrons-nous ici ? Soixante, soixante-dix, quatre-vingts … ? Et ensuite ? Oh, que l’Eternel mette dans nos cœurs le désir intense et profond de l’aimer et de lui être fidèles !
Méritons-nous d’aller au ciel ? Nous savons bien que non. Mais l’Eternel veut nous donner ce privilège parce qu’il nous aime comme nous ne pouvons l’imaginer, il nous aime tant qu’il nous a préparé une place particulière. Christ a promis à ceux qui l’aiment et qui le considèrent comme leur Sauveur personnel : « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père. Si cela n’était pas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et, lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis vous y soyez aussi. » Jean 14 : 1-3.
Cessons de douter de l’amour de Dieu, de nous concentrer sur nous-mêmes ; cessons de torturer nos esprits à l’idée que nous pourrions être perdus. Apprenons à avoir confiance en la promesse que l’Eternel nous à faite, c’est-à-dire de nous prendre auprès de lui dans le ciel. Mettons notre vie entre ses mains pour qu’il puisse nous modeler à son image. Le salut éternel sera toujours une transaction divine et non une œuvre humaine. Faisons tout ce que nous pouvons pour servir le Seigneur de tout notre cœur et il fera ce qui est le meilleur pour nous.
Je termine avec une déclaration encourageante de l’Esprit de prophétie : « Quand il [Jésus Christ] voit les humains soulever leurs fardeaux, essayer de les porter dans un esprit d’humilité, en se défiant d’eux-mêmes et en s’appuyant sur lui, il joint à leurs efforts sa perfection et sa suffisance, et le Père les agrée. Nous sommes acceptés dans le Bien-aimé. Les défauts du pécheur sont couverts par la perfection et par la plénitude du Seigneur notre justice. Ceux qui, avec une volonté sincère, avec des cœurs contrits, déploient d’humbles efforts pour vivre en conformité avec les exigences divines sont considérés par le Père avec un amour tendre et miséricordieux. » – Pour un bon équilibre mental et spirituel, vol. 2, p. 818. Que l’Eternel vous bénisse.
Pasteur José V. Giner
