UN ORDRE ILLOGIQUE

Les afflictions de la vie

Ce que nous les êtres humains aimons le moins, sont les difficultés et les problèmes. Instinctivement, nous nous éloignons d’eux comme le chat échaudé craint l’eau froide. Nous aimons vivre dans la sécurité et la stabilité de la vie quotidienne, que le lendemain soit prévisible et que nous nous trouvions dans une atmosphère de paix et de joie. Mais malheureusement, nous vivons dans un monde plein de méchanceté et de péché. Les heurts, les conflits, les difficultés et d’autres types d’épreuves provoquent l’angoisse de l’âme et peuvent nous mener à la dépression, à la maladie, au découragement et à la défaite spirituelle.

Le Seigneur Jésus-Christ anticipa cette condition humaine quand il dit : « Vous aurez des tribulations dans le monde. » Jean 16 : 33. Dans la version Martin nous trouvons le terme « angoisses », dans la version Bible du semeur « afflictions », dans la version Segond21 « vous aurez à souffrir » ; ce sont tous des synonymes et ils nous parlent d’une situation ou de situations qui contrastent vivement avec notre désir de paix et de stabilité mentale. Comment pouvons-nous être heureux quand la souffrance nous assaille ? Humainement parlant c’est impossible.

Froideur à l’égard de la Parole

Cependant, nous trouvons dans la Parole de nombreuses allusions à ne pas s’agiter ou s’aigrir malgré les difficultés auxquelles nous sommes appelés à faire face : « Mes frères, regardez comme un sujet d’une parfaite joie quand vous serez exposés à diverses épreuves. » Jacques 1 : 1. Un esprit logique, qui pense de la cause à effet, déduira en lisant ces paroles que quelque chose ne va pas. Comment pouvons-nous nous réjouir parfaitement lorsque nous sommes assaillis par les épreuves ?

La Bible est pleine de “paradoxes apparents”, d’ordres illogiques et de choses contradictoires qui stupéfient les croyants qui lisent superficiellement ; par exemple : nous devons nous réjouir quand nous sommes persécutés ou accusés et qu’on dit toute sorte de mal contre nous. Quel esprit logique peut comprendre cela ? Nous sommes heureux quand tout va bien, pas quand tout s’effondre. Cependant, ces paroles ont une signification au-delà du littéral.

La question que nous devons nous poser pour comprendre ces contradictions apparentes ou ces ordres illogiques est la suivante : Pouvons-nous connaître et accepter quelque chose que nous n’examinons pas en profondeur ? Dieu nous a donné la Bible afin que nous puissions en faire notre guide, la source d’où  nous buvons l’eau qui soutient notre vie de foi, qui satisfait le vide spirituel de l’âme, la mine d’où nous extrayons les pierres précieuses de la vérité. Mais il est impossible que quelqu’un qui se targue d’être chrétien et qui n’étudie pas consciencieusement la Parole puisse avoir des idées claires et savoir quoi faire dans chaque situation difficile qu’il aura à vivre dans cette vie.

C’est en cela précisément que consiste le piège de l’ennemi, en faisant que les disciples du Christ vivent “immergés” dans leurs nombreuses tâches et distractions et qu’ils n’aient pas le temps de sonder leur Bible. Nous soulignons que dans les siècles passés, quand la Bible était rare et que les gens étaient persécutés parce qu’ils la lisaient, le zèle manifesté par les croyants était beau­coup plus remarquable. Peu leur importait de risquer leur réputation, de perdre leur statut social, leur liberté et même leur vie, afin de s’immerger dans la merveilleuse Parole de Dieu. Voilà vraiment un exemple de courage et de foi !

Aujourd’hui, la stratégie de l’ennemi a changé, “donnons la Bible à tout le monde”, dit le diable à ses anges, “mais dérobons leur l’intérêt à l’étudier”. “Inondons le monde de lumières, d’excitations de toutes sortes pour distraire ceux qui professent suivre le Christ ; mettons la technologie à leur portée et que cela absorbe tout leur intérêt au point de ne pas avoir le temps ou l’envie de la sonder” et il faut dire qu’il a réussi avec beaucoup de croyants qui ne connaissent que très peu les fondements de la foi chrétienne.

Un guide sûr

Ce que nous disons ne doit pas être interprété comme si la lecture de la Bible résoudra nos problèmes, non. Mais sans sonder ses pages, il est impossible d’avancer dans la vie de la foi. L’explication est facile. La Bible est la lampe qui guide nos pieds sur le chemin de la vie : « Ta parole est une lampe à mes pieds, et une lumière sur mon sentier. » Psaume 119 : 105. Nous y trouvons la révélation de Dieu, tout ce que nous devons savoir pour être heureux ici-bas et un jour pouvoir vivre au ciel. Ce n’est pas un livre commun ; ses enseignements nous conduisent à la vérité et nous apprennent à changer notre caractère ; elle nous montre l’origine du mal et comment le combattre ; tel a été le but de Dieu en inspirant son contenu : tirer le rideau qui nous donne accès à son monde et ainsi nous faire participer à son plan de salut.

Réalisons-nous, alors, l’importance d’étudier son contenu en profondeur ? La foi de chacun sera éprouvée par le feu, c’est-à-dire les épreuves dures et complexes de la vie, tout comme la qualité de l’or est testée par le feu, notre foi est aussi révélée dans le feu de l’épreuve (1 Pierre 1 : 7, 8) et cela devrait nous remplir de joie, car chaque fois que nous surmontons une grande ou une petite difficulté sans faiblir ou renoncer à notre foi, notre caractère se forme pour l’éternité : « … vous vous réjouissez, quoique vous soyez maintenant affligés pour un peu de temps par diverses tentations … » 1 Pierre 1 : 6.

« Notre salut dépend de la connaissance de la vérité que renferment les Ecritures. La volonté de Dieu est que nous la possédions. Sondez, oh ! sondez les précieuses pages de la Bible avec des cœurs affamés. Explorez la parole de Dieu comme le mineur explore la terre pour découvrir des filons d’or. Ne vous lassez pas dans vos recherches jusqu’à ce que vous soyez au clair au sujet de vos rapports avec Dieu et de sa volonté à votre égard. » – Les paraboles de Jésus, pp. 88, 89.

Eprouvés par le feu

Revenons au sujet principal. Les hommes et les femmes de Dieu de tous les temps durent faire face à des difficultés, à des controverses de toutes sortes et des épreuves, qui ébranlent la foi de l’être humain le plus ferme s’il n’est pas uni à Jésus.

Cependant, ils eurent une disposition mentale face à la souffrance différente de celle que les gens adoptent généralement. Paul dit : « Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même dans les afflictions … » Romains 5 : 3. Est-ce normal ? Quelle est la réaction logique des gens lorsqu’ils sont soumis à des épreuves et des difficultés ? Personne ne se réjouit ! Mais Paul dit qu’il se réjouit, qu’il est heureux, reconnaissant, il n’est pas perturbé, il ne s’affole pas, il va de l’avant, embrassant sa foi.

Jacques enseigna la même chose : « Mes frères, regardez comme un sujet d’une parfaite joie quand vous serez exposés à diverses épreuves. » Jacques 1 : 2.

Jacques dit que nous devrions nous sentir très heureux quand nous avons des épreuves de toutes sortes ; c’est-à-dire des maladies, des douleurs physiques, des persécutions, des difficultés économiques, des pertes d’emploi, l’abandon des proches qui nous sont chers, des trahisons … Qui peut comprendre ces paroles ? Elles n’ont aucun sens et ne sont pas en accord avec notre logique. Nous pouvons être très heureux quand nous vivons des expériences que nous aimons, qui nous gratifient, mais pas quand nous avons des épreuves ; comment pouvons-nous être heureux quand les problèmes nous assaillent ?
Pierre nous encourage aussi à nous réjouir quand nous devons souffrir les souffrances du Christ : « Mes bien-aimés, ne trouvez point étrange quand vous êtes comme dans une fournaise pour votre épreuve, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Mais en ce que vous participez aux souffrances de Christ, réjouissez vous ; afin qu’aussi à la révélation de sa gloire, vous vous réjouissiez avec allégresse. » 1 Pierre 4 : 12, 13.

Pierre parle de la « fournaise de l’épreuve » et dit que nous ne devons pas voir cela comme quelque chose d’étrange, mais nous réjouir avec allégresse. Est-ce  logique ? Cela nous plait-il ? L’acceptons-nous avec remerciement ? Nous parlons ici de ressentir un sentiment profond de joie et d’allégresse, tout le contraire de l’affliction, de la tristesse, de l’anéantissement, du découragement.

Notre Seigneur Jésus-Christ nous invite aussi à nous réjouir et à tressaillir de joie au milieu des épreuves difficiles de la vie : « Vous serez bienheureux quand on vous aura injuriés et persécutés, et quand, à cause de moi, on aura dit faussement contre vous toute sorte de mal. Réjouissez-vous, et tressaillez de joie ; parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car on a ainsi persécuté les prophètes qui ont été avant vous. » Matthieu 5 : 11, 12.

La souffrance est le produit du péché

Est-ce que Jésus, Paul, Pierre, Jacques et d’autres n’étaient pas des êtres humains ? Face aux difficultés et aux épreuves, n’ont-ils pas éprouvé de la  douleur ou de la souffrance ? Bien sûr. Ils durent faire face à des problèmes comme les nôtres et des problèmes pires encore. Paul avait une écharde dans sa chair, une affection de la vue, et il avait prié Dieu trois fois pour qu’il le lui enlève, ce qui signifie qu’il n’en était pas très content (2 Corinthiens 12 : 8). Jésus pleura sur Jérusalem parce que les Juifs ne voulaient pas l’accepter comme Messie ; Il pleura aussi sur la tombe de Lazare et déclara dans le jardin de Gethsémané, avant d’être livré à ses bourreaux, que son âme était triste jusqu’à la mort … (Matthieu 26 : 38).

En naissant dans ce monde de péché, nous devons faire face à des épreuves de toutes sortes. Jésus a dit que nous aurons des « tribulations » pendant notre temps sur terre (Jean 16 : 33). C’est normal pour les êtres humains, un monde sans conflits est irréel, comment pouvons-nous être joyeux quand quelque chose de mal nous arrive ? Que signifient en réalité ces paroles ?

L’allégresse des croyants

Les textes que nous avons vus sur le fait d’être joyeux doivent être bien compris. Il ne s’agit pas de ne pas vouloir voir la réalité en face. J’ai un accident ou je perds quelqu’un que j’aime, je ne vais pourtant pas dire : Quelle joie ! Je me réjouis de cette perte ! Ce ne serait pas normal pour un être humain parce que nous avons déjà vu que même le Christ a souffert. Ce que le Seigneur veut nous enseigner, c’est qu’en dépit des mauvaises circonstances que nous devons vivre dans cette vie, nous ne devons pas perdre notre foi, notre stabilité émotionnelle, notre paix intérieure. La foi du croyant n’est pas basée sur les circonstances qu’il vit mais sur la disposition intérieure qu’il décide de prendre dans son esprit.

La première chose qui est ébranlée dans notre vie quand les épreuves arrivent c’est la foi. Alors que tout va bien, il est facile de croire, de témoigner, d’être plein d’enthousiasme, d’être actif dans l’église, de prêcher, de sourire, d’être aimable, mais … le problème vient quand les épreuves nous assaillent, alors que se passe-t-il ? Tout notre être se rebelle, nous cherchons des solutions, nous prions Dieu et si la solution que nous voulons ne vient pas, nous nous décourageons. C’est ce que nous ne devrions jamais faire. C’est pourquoi la Bible nous enseigne que nous devons être joyeux dans les épreuves ; cela signifie que nous devons apprendre à avoir confiance en Dieu parce que tout est sous son contrôle.

Ce n’est pas le fait d’être joyeux et heureux quand les choses vont mal, mais parce que malgré que nous soyons dans une fournaise nous continuons d’être joyeux dans l’espérance que Jésus nous a donnée, nous ne sommes pas anéantis, nous ne perdons pas notre foi et nous persévérons malgré nos souffrances. Paul le dit bien : « Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans l’affliction. Persévérez dans la prière. » Romains 12 : 12.

Au milieu du feu nous nous réjouissons dans l’espérance de la vie éternelle, croyant que le Seigneur nous donnera la force de ne pas être anéantis. Il y a une solution pour tout et même s’il n’y a pas de solution c’est cette solution-là dont nous avons besoin. Nous réjouir des promesses de Dieu quand tout va mal pour nous, rend notre cœur plus fort et nous croissons spirituellement. Une personne qui souffre dans la tribulation garde un esprit calme, ne désespère pas, ne se trouble pas ; la foi l’amène à se réfugier dans la prière et à attendre la consolation de Dieu et les indications pour passer et sortir de la vallée de l’ombre de la mort : « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent. » Psaume 23 : 4.

Le plus dur est de perdre un être cher, mais Paul dit aux croyants : « Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. » 1 Thessaloniciens 4 : 13. Ces paroles ne signifient pas que nous ne devrions pas être tristes quand un être cher meurt. C’est inévitable, alors nous ne serions pas des êtres humains mais des machines. Ce que cela veut dire est comme nous avons de l’espérance, que nous aimons Dieu et que croyons que Jésus est mort pour nous racheter, nous justifier et nous emmener un jour au ciel, bien que nous devions mourir, la foi ne devrait pas nous laisser dans la tristesse permanente, dans le découragement, dans la mélancolie, dans la dépression.

Les épreuves nous font souffrir mais en tant que chrétiens nous devons penser que ces choses vont arriver un jour et que si nous les idéalisons, nous les accepterons comme un moyen de former notre caractère, elles nous aideront à croître et en ce sens nous devrions être heureux. Paul enseigne ceci : « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance. ​la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. » Romains 5 : 3.

« Les épreuves de la vie sont des agents dont Dieu se sert pour discipliner et transformer notre caractère. Il est douloureux d’être par elles taillé, épuré, ciselé, lissé, poli, broyé sous la meule. Mais c’est ainsi seulement que l’on peut devenir une pierre vivante et authentique dans l’Eglise du Seigneur. Les matériaux ordinaires ne sont pas l’objet d’attentions et de soins minutieux, mais seulement les pierres de choix, dignes d’entrer dans l’édification d’un palais. » – Heureux ceux qui, p. 18.

Voyons un exemple pratique : Quand Paul et Silas furent jetés en prison pour être intervenus pour qu’une jeune femme ne continue pas à pratiquer la divination à Philippes ; bien qu’emprisonnés ils chantaient et priaient (Actes 16 : 25). Ils ne perdirent pas la joie de l’Evangile, l’espérance, la foi, la confiance en Dieu. Ils ne firent pas de commentaires négatifs, ne renièrent pas leur sort et ne remirent pas leur foi en question, mais ils décidèrent de chanter et de prier. Les gens ne chantent pas parce qu’ils sont tristes ou sont dans de mauvaises circonstances, mais les croyants ne se laissent pas abattre.

Conclusion

L’amour de Dieu devrait nous conduire à être reconnaissants, à voir l’aspect positif en pensant que Dieu est au contrôle même au milieu du chaos. Quand Jésus était sur la croix et que son Père se sépara de lui, il ne fut pas anéanti ; c’est vrai il s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » ;  mais dans un acte de foi, il dit : « Je remets mon esprit entre tes mains. »

Les péchés de toute l’humanité reposaient sur le bien-aimé Sauveur ; y a-t-il une épreuve plus difficile que celle-ci ? Non, cependant, il remit tout entre les mains de son Père. Dans sa douleur, il eut confiance que le Père accepterait son sacrifice. Voilà ce que signifie être allègre, se réjouir au milieu des épreuves. Ce n’est pas que nous aimions passer au travers de la fournaise, mais en dépit d’être dans le creuset de l’affliction, la foi devrait nous conduire à ne jamais lâcher la main du Christ et à croire qu’il fera ce qu’il y a de meilleur pour nous. Que Dieu vous bénisse. Amen.

Pasteur José V. Giner
Octobre 2017