Unions qui sont bénies (1)
01/06/2022Jeunes gens, levez vous
01/08/2022Mes chers jeunes gens,
Dans la lettre pastorale précédente, nous avons abordé un sujet passionnant car il concerne toute jeune personne qui désire fonder une famille. Le bonheur de chaque individu dépend du type de décisions qu’il ou elle prend dans sa vie. En fait, le Seigneur exhorte chacun de ses fils et filles à prendre les décisions qui les élèveront, les ennobliront et les rendront heureux : « J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité. » Deutéronome 30 : 19. Choisir la vie signifie décider de faire les choses selon les paramètres divins trouvés dans la Parole de Dieu. Et en matière de mariage, la Bible a beaucoup à nous offrir. Continuons à explorer ces étapes que chaque jeune personne devrait suivre avant de se marier.
Se connaître
Comme nous l’avons constaté, connaître l’autre est de la plus haute importance pour savoir si cette relation conjugale peut être maintenue dans le temps. Il convient donc de consacrer une période raisonnable pour faire connaissance. C’est le moment de découvrir l’autre, d’en savoir plus, de voir si ses intérêts coïncident, quel genre de pensées il ou elle a, ses aspirations, ses manières d’être ; ce que signifie cette union l’un pour l’autre, quelle est la vision mutuelle de la vie : le mariage, les enfants, l’église, le monde, etc. Il n’est pas bon de passer outre ce temps et de penser directement au mariage. Il faut tenir compte d’un temps consacré à la fréquentation et permettre à d’autres personnes expérimentées et consacrées de donner quelques conseils.
La tendance des fiancés est de penser que personne n’a besoin de les guider ou de les conseiller, qu’ils en savent suffisamment. C’est la raison pour laquelle les conseils des parents, des pasteurs ou des proches qui ont de l’expérience sont généralement rejetés. « Si vous avez le bonheur de posséder des parents pieux, sollicitez leurs conseils. Exposez-leur vos intentions et profitez de leur expérience ; vous vous éviterez ainsi bien des chagrins. Par-dessus tout, faites du Christ votre conseiller, et étudiez sa Parole avec prière. » – Le ministère de la guérison, p. 303.
« Un fils (ou une fille) devrait-il choisir son conjoint sans rechercher d’abord le conseil de ses parents, puisqu’une telle décision aura nécessairement une influence sur le bonheur de ces derniers, dans la mesure où ils ont de l’affection pour leurs enfants ? Cet enfant doit-il s’entêter à agir à sa guise, et ce, malgré les conseils, voire les supplications de ses parents ? Je réponds délibérément : Non ; même s’il ne devait jamais se marier. Le cinquième commandement interdit une telle attitude : ‘Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.’ Ce commandement renferme une promesse que le Seigneur accomplira certainement en faveur de ceux qui lui obéissent. Par ailleurs, les parents éclairés ne choisiront jamais un partenaire pour leur enfant sans tenir compte de ses désirs. » – Le foyer chrétien, p. 71.
Certains se demandent combien de temps devraient durer les fréquentations. Que ce temps ne soit ni trop long ni trop court. Dans une telle affaire, il faut user de bon sens. Un temps trop long n’est pas bon parce qu’il y a un risque de briser la chasteté ; un temps court n’est pas raisonnable non plus car le mariage a lieu sans que le couple se connaisse bien. La Bible nous dit : « Il y a une saison pour tout, et il y a un temps pour toute affaire sous les cieux. » Ecclésiaste 3 : 1, v. Darby. Quel serait alors le délai raisonnable ? En premier lieu, il convient de prolonger le temps d’amitié avec l’autre sans engagement sentimental pour mieux se connaître. Lorsqu’il y a un engagement, les sentiments perdent leur capacité objective à évaluer certaines attitudes négatives de l’autre car le danger est grand de l’idéaliser. Deuxièmement, si on parle de fiançailles, ce serait plus prudent une période de deux à trois ans.
Les auteurs Ben Young et Samuel Adams, dans leur livre ‘The Ten Commandments of Courtship’, (Les dix commandements de la fréquentation) citent l’auteur Neil Clark Warren qui dans son livre ‘Finding The Love of Your Life’ (Trouvant l’amour de votre vie), fait référence à une étude menée par des chercheurs de l’université de l’état du Kansas, où la conclusion suivante est tirée : ‘Les couples qui se fréquentent plus de deux ans sont ceux qui obtiennent le plus de points dans la satisfaction conjugale’ (The Ten Commandments of Courtship. YOUNG, Ben et ADAMS Samuel, Editorial Caribe, 1999. Nashville, TN, p. 53).
Il est assez courant de trouver des couples qui pensent que leur cas est différent et que leur amour est si grand qu’ils peuvent ignorer ces évidences, mais dans la pratique on constate des échecs. Le meilleur conseil que l’on puisse donner est de ne pas se précipiter, de prendre le temps de faire connaissance. « Pour que les personnes n’aient pas à émettre, après le mariage, des pensées désabusées et malheureuses, elles doivent, avant de le contracter, en faire le thème d’une réflexion sincère et profonde. Un tel engagement pris sans discernement peut devenir un des plus sûrs moyens de ruiner les possibilités d’action des jeunes gens et des jeunes filles. La vie devient un fardeau, une malédiction. Personne autant qu’un mari ne peut détruire le bonheur et l’efficience d’une femme, et faire de son existence un véritable crève-cœur ; et, pour ce qui est de refroidir les espoirs et les aspirations d’un homme, de paralyser ses énergies et de ruiner son influence et son avenir, personne n’y parvient aussi bien que sa propre femme. Pour beaucoup d’hommes et de femmes, leur réussite ou leur échec, et leurs espérances éventuelles pour la vie à venir remontent au jour de leur mariage. » – Le foyer chrétien, p. 43.
Certains jeunes gens ne comprennent pas que la fréquentation n’est pas le mariage, mais un temps avant celui-ci au cours duquel le couple apprend à se connaître et cela signifie que chacun peut se rendre compte que l’autre ne le satisfait pas et qu’il peut et doit rompre la relation sans aucun remords et mauvaise conscience ou traumatisme. Mieux vaut une bonne douleur avant le mariage pendant un certain temps, que toute une vie d’amertume après le mariage. Pendant les fiançailles, le couple peut ‘divorcer’, c’est-à-dire se séparer et chercher une autre relation. Mais une fois mariés, les époux ne peuvent plus divorcer s’ils veulent faire la volonté de Dieu, tout au plus peuvent-ils décider de se séparer et vivre chacun de leur côté sans se remarier. Pourquoi avoir à vivre cette expérience déchirante qui peut être évitée par la prière, le jeûne et le bon sens pendant la fréquentation ?
Si durant la fréquentation la relation ne fonctionne pas, il ne faut pas tomber dans l’erreur de penser que plus tard, pendant le mariage, tout s’arrangera. Non, au contraire, cela s’empirera comme le démontre de nombreux exemples. Les situations malsaines pendant la fréquentation deviennent chroniques dans le mariage et c’est pourquoi l’Esprit de prophétie conseille dans ces cas de rompre avant de se marier :
« Même si vous avez contracté un engagement sans connaître pleinement le caractère de la personne à laquelle vous projetez de vous unir, ne croyez pas que cet engagement vous place devant l’absolue nécessité d’entrer dans les vœux du mariage et d’associer votre existence à celle de quelqu’un que vous ne pouvez ni aimer, ni respecter. Soyez très prudent avant de contracter des engagements, même conditionnels ; il vaut mieux, beaucoup mieux rompre un engagement avant le mariage que de se séparer après, ce que beaucoup font. » – Le foyer chrétien, p. 47.
Ne commettez pas l’erreur, à la fin de la relation, de continuer à donner de l’espoir à l’autre. Ce n’est pas chrétien d’envoyer une tierce personne pour communiquer la nouvelle, l’intéressé(e) doit le faire de manière décisive et en indiquant les raisons. J’ai connu des cas où l’un des partenaires a rompu la relation sans rien dire à l’autre, il a simplement disparu du jour au lendemain, sans plus, et bien sûr, cela a causé beaucoup de douleur à la personne délaissée.
Responsabilité
Il y a un dicton en espagnol qui dit : ‘Pain et oignon’ (vivre d’amour et d’eau fraiche). Cela signifierait que quand un véritable amour existe, peu importe que le couple ait de l’argent ou non, vit dans une maison ou sous un pont, ait suffisamment de ressources pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants, le cas échéant, etc. Mais c’est une mauvaise vision de la vie. Personne ne devrait se marier sans avoir une autonomie économique. C’est une chose de recevoir une aide financière de la famille des conjoints et une autre de dépendre entièrement d’elle ou d’autres personnes. La Parole nous parle de cela lorsqu’elle dit que l’homme « quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. » Genèse 2 : 24. Il faut rompre le cordon ombilical de la dépendance familiale.
Bien que cela paraisse être un sujet bien traité et connu, l’économie domestique a beaucoup à voir avec le bonheur ou le malheur du couple. Beaucoup croient que leur amour est si profond qu’ils pourront affronter n’importe quelle tempête, même s’ils ont peu de ressources financières. Mais au moment de vérité, les problèmes d’argent entrainent des reproches amers, des disputes, du mécontentement, des frustrations et même des séparations. On a vu dans la pratique que le manque de ressources économiques du foyer entraine la rupture de nombreuses relations conjugales qui semblaient solides au départ. Selon certains experts, un tiers des adultes mariés déclarent que le manque d’argent est l’une des principales causes de conflits au foyer et l’une des principales causes de divorce.
Cela devrait amener les fiancés à penser qu’ils ne devraient pas entreprendre de démarches en vue du mariage s’ils n’ont pas résolu le modus vivendi pour leur mariage, c’est-à-dire comment ils vont subvenir à leurs besoins et utiliser les ressources financières, et quelle va être leur source de revenus. Des dettes excessives, des dépenses incontrôlées, l’absence d’emploi stable et d’autres choses peuvent rendre le sort des conjoints très amer. La meilleure chose sera qu’avant de se marier, l’aspect financier soit résolu et qu’il y ait suffisamment de ressources pour vivre en paix.
« Frère et sœur B. n’ont pas appris à économiser. … Ils veulent se procurer tout ce qu’ils voient, quelle qu’en soit la quantité, jouir de tout, et lorsque l’affliction les frappe, ils ne sont pas du tout préparés à la supporter. … S’ils s’étaient montrés des gérants économes, disposés au renoncement, ils auraient déjà eu la possibilité d’acquérir une maison bien à eux et, en outre, de mettre de l’argent de côté pour affronter, le cas échéant, l’adversité. Mais ils se refusent à économiser comme l’ont fait d’autres, qui ont dû parfois même les prendre à leur charge. S’ils persistent dans cette attitude, ils n’atteindront pas la perfection du caractère pour le jour du Seigneur. » – Le foyer chrétien, p. 381.
Indépendance et interdépendance
Ceux qui veulent se marier doivent considérer le caractère de chacun. « Avant de s’engager dans les liens du mariage, les fiancés devraient réfléchir avec soin au genre de foyer qu’ils vont fonder et à l’influence qui s’en dégagera. » – Le ministère de la guérison, p. 302.
Si lui est autoritaire, dominateur, contrôlant et abusif, difficilement pourra-t-elle être heureuse et vice-versa. Selon l’Esprit de prophétie, il est vrai que peu de couples atteignent l’unité parfaite lorsqu’ils se marient ; s’attendre à une unité parfaite immédiatement n’est pas la chose la plus prudente à espérer, pour ne pas être surpris : « De quelque soin et de quelque sagesse qu’ait été entouré un mariage, peu de couples connaissent une harmonie parfaite dès les premiers jours de leur vie à deux. L’union réelle ne se produit que dans les années qui suivent. » – Le ministère de la guérison, p. 304.
Mais cela ne signifie pas que nous devrions franchir le pas du mariage en faisant fi de tous les enseignements bibliques et les conseils des témoignages, les conseils et avertissements de nos proches, ils nous sont donnés pour notre propre bien. Même si le mariage s’édifie en suivant les bonnes étapes et sous l’approbation de Dieu, il faudra toujours faire preuve de tout l’amour du monde et d’assez de patience, de tolérance et de compréhension pour ignorer les fautes de l’autre qui peuvent soudainement être découvertes et en même temps reconnaître les bonnes qualités que nous avons tous. Une fois marié, le couple doit apprendre à vivre ensemble paisiblement, dans l’amour et le respect. Le mari ne doit jamais s’imposer comme le chef de la famille, au-dessus de l’opinion de la femme, et celle-ci ne doit pas piétiner, mépriser ou maltraiter son mari.
« Ni le mari, ni la femme, ne doit perdre son individualité, ou la laisser absorber par celle de l’autre. Il faut que chacun ait une communion personnelle avec Dieu, et lui demande : “Qu’est-ce qui est bien ? Qu’est-ce qui est mal ? Comment puis-je le mieux remplir mon existence ?” Que votre affection monte vers celui qui a donné sa vie pour vous. Que le Christ soit le premier, le dernier et le mieux servi en toutes choses. À mesure que votre amour pour lui gagnera en profondeur, celui que vous manifestez l’un pour l’autre se purifiera et s’affermira. » – Le ministère de la guérison, p. 305.
Conclusion
On pourrait dire encore beaucoup de choses sur le mariage ; quand le couple se marie, ce n’est pas que tout est déjà établi, non. C’est un processus d’édification d’un projet merveilleux qui durera toute une vie. Il y aura toujours des choses à apprendre ; des situations se présenteront toujours qui obligeront les époux à chercher des solutions en Christ. Cela les aidera à mûrir, les fera grandir et perfectionnera constamment leur amour.« Pour bien comprendre ce qu’est le mariage, il faut toute une vie. Ceux qui se marient se mettent à une école où ils n’auront jamais fini d’apprendre. » – Le foyer chrétien, p. 100. Que Dieu vous bénisse, Amen.
© José Vincente Giner
Pasteur et directeur du Département de la Jeunesse
de la Conférence générale
Pour une méditation personnelle et de groupe :
-Est-il possible d’apprendre à se connaître avant le mariage ?
-Que doit-on connaître de l’autre avant de se marier ?
-Que signifie que les personnes doivent être responsables ?
-Pourquoi n’est-il pas bien de fondre la personnalité ou l’individualité de l’un dans celle de l’autre ?
-Comment l’individualité peut-elle être maintenue sans perdre l’unité ?
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